Le président Sirisena proposait le 9 janvier une nouvelle Constitution qui prévoit de décentraliser le pouvoir pour mieux prévenir les tensions ethniques au Sri Lanka. Cela peut apporter de bonnes comme de mauvaises nouvelles pour les 7 % de chrétiens et les 10 % de musulmans du pays. D’une part, après la suppression de l’unité de police religieuse en 2015, la situation des chrétiens s’est améliorée. Mais ils restent sur leurs gardes quant à la place donnée au bouddhisme dans l’identité du Sri Lanka, et craignent de vives réactions des extrémistes bouddhistes.

Un pasteur explique : « Les moines se considèrent comme les gardiens du bouddhisme face au reste du monde. Pour eux, tous les autres pays bouddhistes ont été corrompus par le communisme ou par l’indifférence. Le Sri Lanka reste le modèle du vrai bouddhisme, et ils combattent pour le défendre. »

Qu’en est-il de la persécution ?

Si les extrémistes bouddhistes sont moins visibles, les attaques contre les minorités musulmane et chrétienne continuent. Moins violente, la persécution se fait plus insidieuse. Le pasteur Dayaratne et son épouse l’ont vécue, lorsque les autorités ont retiré les 130 enfants de l’orphelinat qu’ils dirigeaient, suite à un scandale monté de toutes pièces par des moines bouddhistes jaloux.

Face à la nouvelle Constitution, les extrémistes bouddhistes ont vivement réagi. Ils voient dans ce changement un moyen de limiter l’influence de leur clergé, et une tentative du gouvernement à se rapprocher des nations occidentales. Ils menacent de boycotter les lois.

Un pays sorti de l’Index

Le Sri Lanka est sorti de l’Index Mondial de Persécution des Chrétiens 2016, alors qu’il occupait le 44ème rang en 2015 et le 29ème rang en 2014.

Légende photo : Chrétienne en prière au Sri Lanka