La guerre en Syrie sévit depuis 2011 mais dans la ville d’Alep les combats ont cessé depuis plus de deux ans. Que reste-t-il de cette ville usée par plusieurs années de guerre ? Dans une lettre, un chrétien syrien nous explique les conséquences du déficit de jeunes dans les églises.

Il commence par un triste constat :

 «Le culte vient juste de débuter mais quelque chose ne va pas... Où sont les jeunes garçons? Pourquoi cette absence du groupe des jeunes de 18 à 40 ans?»

Intrigué par cette observation, il interpelle un habitant d’Alep sur le sujet. Celui-ci répond: «Ceux qui partent cherchent une vie meilleure et un avenir qui les éloigne de la situation actuelle en Syrie».

Changement de mœurs dans la société syrienne

Et l’enquête continue. Il découvre alors que ce déficit de jeunes entraîne une mutation profonde des mœurs dans la société syrienne. Auparavant les hommes avaient la responsabilité financière du foyer alors que les femmes veillaient sur la famille, en supervisant, notamment, l’éducation des enfants. Désormais, les femmes exercent une double responsabilité. Quant aux jeunes femmes célibataires, elles craignent pour leur avenir conjugal. Vont-elles trouver un chrétien avec qui fonder une famille ? Pendant combien de temps vont-elles habiter chez leurs parents? Voici le genre de questions qui les perturbent au quotidien.

Le courage de ceux qui restent

L’auteur mentionne d’autres conséquences négatives suite au départ de cette jeunesse comme le désengagement des jeunes dans les églises, la fuite «des cerveaux» mais aussi la possible disparition du christianisme dans certaines régions du pays. Il finit pourtant sur une note positive :

 «En entendant tous ces responsables religieux, on pourrait se sentir triste et pessimiste. Mais, où que l’on se tourne dans les églises de Syrie, on rencontre des  responsables d’églises qui sont restés et servent leurs communautés. On voit aussi des jeunes gens qui ont choisi de ne pas partir, qui sont consacrés et servent le Seigneur dans leur pays. Ils font aussi le maximum pour aider et  rendre visite à ceux qui sont dans le besoin, et pour assurer la bonne marche des activités d’église.»