Le groupe de solidarité avec les Chrétiens d’Orient au Sénat est le plus grand groupe d’étude du Sénat. Tous les ans depuis sa création, il invite Portes Ouvertes à présenter l’Index Mondial de Persécution des Chrétiens. 

Toutefois, la réunion de ce février se démarque des autres pour plusieurs raisons:

Connectés avec Alep!

Pour la première fois, les sénateurs ont eu l’opportunité de rencontrer un contact de terrain de Portes Ouvertes. Une connexion en direct avec un prêtre à Alep, engagé dans les centres d’espoir en Syrie, a été organisée. Les sénateurs ont pu directement lui poser leurs questions sur la situation sur place. Ils ont salué l’engagement des chrétiens persécutés au Moyen-Orient, essentiel pour la paix et l’harmonie de leurs sociétés. Un sénateur relève:

«La présence d’une communauté chrétienne dans un village assure le dialogue, le pont, la passerelle entre des communautés musulmanes différentes. C’est ça qui est très intéressant.»

Un nombre record de sénateurs présents

Certains sénateurs sont fidèlement engagés pour la cause des chrétiens persécutés. Ils reviennent année après année, toujours intéressés de connaître l’évolution de la situation. D'habitude, le nombre de sénateurs présents oscille entre 15 et 20. 

Or de plus en plus de nouveaux venus s’ajoutent au groupe. Cette année, ce sont 30 sénateurs qui ont tenu à assister à la présentation de l’Index. La jauge sanitaire du nombre de présents en salle a même été atteinte. Le sénat a donc encouragé les sénateurs à suivre la réunion en ligne!

La prise de conscience que la persécution n’est pas qu’un problème au Moyen-Orient

Jusqu'à présent, le groupe de solidarité avec les Chrétiens d’Orient a toujours rappelé que son champ d’action se limitait au Moyen-Orient. Mais au fil des années, le message de Portes Ouvertes a fini par passer. Le groupe reconnaît aujourd'hui que la persécution des chrétiens est un problème qui dépasse le Moyen-Orient. Il touche aussi de plus en plus l’Asie et l’Afrique. C'est devenu un problème mondial.

M. Retailleau, le Président du groupe, a ainsi noté les implications potentielles pour le Sénat:

«Notre groupe de solidarité est très focalisé sur le Moyen-Orient. Je pense qu’on aurait intérêt aujourd’hui à ouvrir la focale. La géographie de la persécution est en train de changer.»

Un relai vers le gouvernement 

Visiblement interpellés par la présentation, les sénateurs ont ensuite débattu de la démarche à suivre. Certains cherchent comment agir et parler de la persécution à leurs homologues étrangers sans mettre en jeu la sécurité des chrétiens sur place. D’autres pensent encourager le gouvernement à aider plus directement les chrétiens:

«Notre rôle de parlementaire, c’est de rappeler au gouvernement qu’il faut qu’il mette en accord ses paroles avec ses actes. La France n’est pas sans moyen.»

Ce sénateur ajoute: «quand on a une Agence Française de développement qui a 13 milliards d’euros, on peut, sans porter atteinte à la laïcité, défendre des valeurs qui sont celles de la République Française, qui est traditionnellement protectrice des Chrétiens d’Orient.»

Portes Ouvertes travaillera tout au long de l’année avec les sénateurs pour encourager des actions qui amélioreront la situation des chrétiens persécutés dans différents pays. Si une partie de l’aide humanitaire internationale française bénéficiait aux chrétiens persécutés, ce serait un premier pas.