La décision du Président Donald Trump de retirer 2 000 soldats de Syrie est lourde de conséquences pour les Maldives et, à plus forte raison, pour les chrétiens vivant dans cet archipel.

Avec le retrait des troupes américaines vient la menace tant redoutée du retour des djihadistes étrangers dans leur pays et notamment dans l'archipel.

Aucune église tolérée dans le pays

L’État des Maldives est un pays où l’islamisme extrémiste et autoritaire prédomine. Cette nation musulmane à 98,5% ne tolère aucune autre religion. Il n’y a d'ailleurs aucune église ni lieu de culte chrétien dans le pays. Il est formellement interdit de procéder à l'importation de bibles et de littérature chrétienne.

Les chrétiens des Maldives sont en général des expatriés ou des convertis d'arrière-plan musulman. Ils n'affichent pas leur foi chrétienne par crainte de représailles, car ils peuvent être emprisonnés, condamnés à la peine de mort ou perdre leur citoyenneté.

Risque de ralliements de Maldiviens à la cause

Mais leur situation pourrait s'aggraver, non seulement avec le retour des djihadistes d'Irak ou de Syrie, mais aussi avec les ralliements de Maldiviens à la cause islamique. Un observateur explique:

«Dans cet environnement instable, les chrétiens des Maldives risquent d'être encore plus menacés si le nombre de musulmans radicaux qui s'efforcent de garder le pays "pur" est considérablement accru.»

Absence de structures nécessaires

Si la situation est aussi préoccupante dans l'archipel, c'est que les Maldives, dont le climat politique et social est instable, ne disposent pas des structures nécessaires pour aider à suivre et à neutraliser les combattants qui reviennent. 

En septembre 2018, un nouveau président a été largement élu dans l'archipel d'une vingtaine d'atolls. Ibrahim Mohamed Solih a remporté l'élection présidentielle avec 58,3% des voix. La population maldivienne souhaitait obtenir justice et stabilité après le mandat d'Abdulla Yameen, teinté de corruption au plus haut niveau de l’État.