Les convertis d'arrière-plan musulman sont persécutés dans les régions caucasiennes. Certaines dénominations chrétiennes minoritaires sont surveillées et leurs activités restreintes par les autorités.
La Russie est un État laïque. Le paysage religieux est dominé par l’Église orthodoxe. Les restrictions antiterroristes de 2016 continuent d’affecter les protestants russes. Des centaines d’entre eux ont été interrogés et ont dû payer des amendes. Il leur est devenu légalement compliqué de mener des activités religieuses à l’extérieur des édifices religieux, y compris le partage d’informations sur les réseaux sociaux.
La grande majorité des chrétiens est russe orthodoxe. Il existe aussi une petite communauté de chrétiens d’arrière-plan musulman.
Les orthodoxes sont peu touchés par la persécution en raison de leur présence historique dans la culture du pays. Certaines dénominations minoritaires, en particulier les églises non enregistrées et très actives dans le partage de la foi, sont confrontées à une forme d'opposition de la part des autorités locales (surveillance, interrogatoires). Au Dagestan, en Tchétchénie, en Ingouchie, en Kabardino-Balkarie et au Karatchaïeva-Tcherkessie, le nombre de chrétiens a fortement diminué car les Russes ethniques ont fui ces zones de combat. Les chrétiens d’arrière-plan musulman vivant dans les régions à majorité musulmane sont les plus persécutés, par leur famille, par la société et par les groupes islamistes. Ils gardent leur foi secrète.
En 988, le prince Vladimir I de Kiev adopte le christianisme de rite byzantin comme religion d’État. Depuis lors, l’Église orthodoxe a toujours joué un rôle très important en Russie. Fin du XVIIIe siècle, le catholicisme est arrivé dans le pays et le protestantisme fin du XIXe siècle. Les chrétiens ont été persécutés par les communistes mais avec la chute de l’URSS, la liberté de religion a été restaurée. Celle-ci est à nouveau mise à mal ces dernières années.
Le graphique des taux de persécution éclaire deux aspects de la réalité de la persécution en Russie : la lourde pression sur la vie privée des convertis dans les régions majoritairement musulmanes ; et les contraintes sur la vie ecclésiale pour les chrétiens non-orthodoxes découlant notamment de la loi Yarovaya.
À l’échelle nationale, la persécution reste un phénomène à la marge, essentiellement due à quelques restrictions légales pour les églises. En revanche, la situation est complètement différente dans la région du Nord-Caucase où la prégnance d’un islam wahhabite hautement conservateur pousse les chrétiens russes à déménager et les convertis à se cacher.
Témoins de Jéhovah.
Sécurité incendie, obligations sécuritaires de toutes sortes et normes diverses de construction concernant les établissements recevant du public sont autant de prétextes utilisés pour faire fermer les églises en Russie.