S’il existe une élite sensible à la notion de laïcité, la grande majorité de la société reste influencée par l’islam que la Constitution tunisienne désigne comme la religion d’État.
Fait assez unique dans la région, la nouvelle Constitution ne fait pas de l’islam la religion d’État. 99% de la population est musulmane, tandis que christianisme est vu comme une religion étrangère. Dans la pratique le niveau de liberté religieuse dépend du président Kais Saied, réélu en octobre 2024 au terme d’une campagne où candidats d’opposition et journalistes ont été arrêtés.
Les églises traditionnelles peuvent accueillir des expatriés à Tunis. Le partage de la foi chrétienne est interdit et son expression publique restreinte.
Les chrétiens d’arrière-plan musulman subissent une persécution peu visible mais réelle. Ils risquent de perdre leur emploi, d’être déshérités par leur famille, rejetés par leurs amis et leur conjoint. Ils sont victimes de harcèlement moral voire d’agressions physiques. En général, ils vivent leur foi dans le secret et il est dangereux pour eux de se réunir. Ils sont surveillés par les services de sécurité.
Les croyants issus de familles musulmanes ont le plus à craindre de leurs propres communautés. C’est particulièrement vrai dans le sud du pays, où la population musulmane est plus conservatrice. Les zones urbaines, et en particulier la capitale Tunis, offrent des possibilités d’échapper à la pression familiale et de vivre leur foi dans l’anonymat de la grande ville.
Tous les chrétiens risquent d’être attaqués par des extrémistes islamistes violents autour de la frontière sud.
Portes Ouvertes travaille avec des partenaires locaux et des églises en Afrique du Nord pour fournir une formation en leadership et en formation de disciples, un soutien aux moyens de subsistance, une aide juridique, des conseils en cas de traumatisme, des Bibles et des soins pastoraux.
Une chrétienne de 50 ans battue par son frère sur dénonciation de ses sœurs. C'est un des exemples de persécution vécus par les chrétiens en Tunisie.