La lettre signée des six églises a été directement adressée au président turkmène Gurbanguly Berdymukhammedov en ces termes : « Nous, chrétiens de l’Église évangélique et citoyens du Turkménistan, avons véritablement le désir de servir la société et notre pays. […] Nous sommes attristés car nous ne pouvons pas partager notre foi librement avec nos compatriotes. » Depuis la loi de mars 2016 sur « l’organisation de la liberté religieuse », toutes les communautés chrétiennes ont dû se faire officiellement réenregistrer, en présentant une liste d’au moins 50 membres âgés de plus de 18 ans. Curieusement, les demandes d’églises évangéliques ont été systématiquement reportées, puis refusées sans explications.

L’exemple type de la persécution étau

Au Turkménistan, de nombreuses restrictions sont imposées aux chrétiens, avec pour conséquences des « visites » de la police dans les réunions chrétiennes et des arrestations, mais aussi des discriminations à l’emploi et d’autres tracas. Une mère de famille qui organise chez elle des réunions secrètes nous confie : « Notre fils Aleshka, six ans, aime chanter à tue-tête. Nous avons déjà eu des problèmes avec la police, car un chauffeur de taxi est allé rapporter qu’il chantait des chants chrétiens. Mais ce qui m’inquiète davantage, c’est qu’il ira bientôt à l’école, où les enseignants demandent chaque lundi aux enfants ce qu’ils ont fait pendant le week-end. Ils sauront ce que nous faisons, où nous nous réunissons et comment nous élevons nos enfants. Notre famille risquera alors d’être persécutée. »

Que risquent les églises ?

Au Turkménistan, toute assemblée non enregistrée officiellement auprès des autorités se trouve en situation illégale, et toute activité leur est interdite. C’est le cas de nombreuses églises de maison qui réunissent moins de 50 personnes. Si la loi est outrepassée, les amendes infligées sont élevées, surtout pour les responsables. Les communautés enregistrées sont elles-mêmes strictement contrôlées.