Alors que l’Éthiopie et l’Érythrée ont  conclu le 8 juillet  un accord de paix après vingt ans de rupture diplomatique, la rapporteure spéciale de l’ONU sur l’Érythrée a rappelé l’importance pour ces deux pays de discuter du caractère central des « droits de l’homme ». L’Érythrée est le 6ème pays où les chrétiens sont le plus persécutés dans le monde, d’après l’Index Mondial de Persécution 2018 publié par Portes Ouvertes.

Haro sur les églises de maison

Depuis 2002, en Érythrée, les seules communautés chrétiennes autorisées sont les communautés orthodoxes, catholiques et luthériennes. Il est strictement interdit à un chrétien de vivre sa foi en dehors de ces communautés.

Des chrétiens considérés comme des ordures

Eyal, un responsable d’église chargé d’enseigner les chrétiens dans des circonstances dangereuses, témoigne : « Des espions ont infiltré les églises. Ils se formaient, priaient avec nous… tout en repérant qui allait remplacer le pasteur emprisonné pour l’arrêter à son tour. Chaque chrétien se disait :

"Si je me lève pour conduire les autres, je serai le prochain". J’ai été interrogé, frappé et jeté en prison avec d’autres chrétiens. Nous avons été considérés comme des ordures. Cela a duré des années et je ne pensais pas survivre. Mais Dieu était avec nous. Par notre témoignage, d’autres prisonniers ont accepté Jésus-Christ dans leur vie. Quelle joie ! Pendant ce temps, ma famille souffrait, c’était très dur ! ».

Malgré la souffrance, ils choisissent le Christ

Aujourd’hui, Eyal n’est plus en prison mais il sait qu’une seconde arrestation serait une question de vie ou de mort. Malgré la pression, ce pasteur témoigne avec force : «Les chrétiens sont surveillés de près et il est difficile de se déplacer. Mais personne, ni même le gouvernement, ne peut arrêter l’Évangile. Malgré ces temps très durs, des gens se tournent vers Dieu parfois dans des endroits isolés. Ils savent ce qu’ils risquent et ils n’ont pas peur de souffrir.»