Le gouvernement fait pression sur tous les groupes qu’il considère comme «déviants», dont les chrétiens. Pour cela, les autorités renforcent les lois existantes et les appliquent à la lettre.
Les chrétiens autochtones d’arrière-plan musulman sont les premiers à subir des violations de leurs droits, tant de la part de l’État, que de leur famille et de leur communauté.
Le pays partage une longue frontière avec l'Afghanistan. Cela soulève deux grandes préoccupations: l'infiltration possible de groupes islamiques radicaux comme les talibans ou Daech, et le passage de l'opium vers l’Europe. De nombreux Tadjiks ont rejoint le djihad en Syrie et en Irak, et l’on craint la montée de l’islamisme radical.
Les chrétiens forment une très petite minorité. La majorité (72,5%) d’entre eux sont des orthodoxes russes (c’est-à-dire des Russes de souche) et 25,9% appartiennent à des communautés chrétiennes non traditionnelles. Les autorités répriment les chrétiens en imposant des restrictions sur les célébrations de mariage et de funérailles et en imposant des mesures extra-légales sur le port de la barbe et du hijab.
L’Église orthodoxe bénéficie d’une certaine liberté mais les chrétiens d’arrière-plan musulman sont fortement persécutés par l’État, leur famille, leurs amis et la communauté. Les chrétiens des églises non traditionnelles sont aussi persécutés s’ils expriment leur foi. Aucune activité religieuse n’est autorisée en dehors des institutions gérées et contrôlées par l’État. Les services religieux sont souvent perturbés et les chrétiens sont harcelés et arrêtés pour avoir tenu des réunions de prière privées ou possédé du matériel religieux «illégal».
Toute activité religieuse doit recevoir au préalable l’accord du gouvernement. Il arrive souvent que les célébrations ayant lieu dans les églises soient interrompues par l’arrivée de la police, les chrétiens présents sont harcelés et arrêtés s’ils sont trouvés en possession de matériel religieux non approuvé par l’État. Au quotidien, les chrétiens subissent perquisitions, interrogatoires, amendes, détentions de la part des autorités qui les surveillent étroitement.
La pression sur les convertis d’arrière-plan musulman reste légèrement plus pesante hors des principales villes du pays.
Les missionnaires nestoriens ont apporté le christianisme au Tadjikistan au VIe siècle. Au XIVe siècle, il a été éradiqué et n’est revenu qu’à la fin du XIXe siècle quand l’Empire russe a pris le contrôle de toute la région. Dans les années 1930, l’Église s’est renforcée avec l’arrivée des Russes déportés par Staline. Au moment de l’indépendance du pays dans les années 1990, une Église tadjike composée d’autochtones a émergé.
Juifs, témoins de Jéhovah, bahaïs, musulmans.
Dans l'armée tadjike depuis 2018, Bayram est persécuté par les autres soldats et les officiers parce qu'il est chrétien. Passé à tabac pour être allé à l'église, il a dû être hospitalisé.
Décembre 2018 - Au Tadjikistan, 5 000 calendriers chrétiens ont été confisqués à l'aéroport international de Douchanbé, puis brûlés. Les chrétiens de l’Église évangélique baptiste tadjike parlent de confiscation «illégale».