Les cloches ont retenti. Ce week-end de Pâques dans le village de Bartella, à 12 kilomètres de Mossoul, près de 300 chrétiens sont venus célébrer la résurrection de Jésus-Christ. C’est une première depuis trois ans. 15 bus ont été affrétés. Les fidèles sont partis d’Ankawa, située dans la banlieue d’Erbil pour rejoindre leur village d’origine. Deux heures plus tard et après avoir passé plusieurs checkpoints, la cérémonie a pu commencer.

Yacoub, un prêtre orthodoxe syriaque témoigne : « Cela compte énormément pour moi, après toutes ces années d’exil, nous pouvons enfin célébrer Pâques ici. C’est tellement encourageant ».

La célébration s’est déroulée dans un village en ruines et particulièrement militarisé. Tout a été détruit par les combattants du groupe Etat Islamique. Cela est aussi valable pour l’église où a lieu ce rassemblement. Une partie a été brûlée, une énorme croix a été arrachée laissant place à un important trou dans le mur. Les visages des fidèles sont à la fois sévères et souriants : « Jésus peut venir dans nos cœurs et nous pouvons nous confier en Lui mais il est impossible de revenir dans les maisons détruites et cela est très difficile pour certains » explique le prêtre Yacoub.

Lors de la cérémonie, les chrétiens rassemblés ont élevé des louanges et des prières à Dieu. Ils ont également partagé la sainte cène et se sont encouragés par un rêve : voir leur village ressusciter de ses ruines.

Egypte : Ils célèbrent Pâques malgré les risques

Les chrétiens coptes ont été nombreux à célébrer la résurrection du Christ dans différentes églises d’Egypte malgré l’état d’urgence et le climat de deuil qui règne dans le pays. Les offices religieux ont été maintenus sous haute surveillance du fait des terribles attentats perpétrés contre deux églises à l’occasion du dimanche des Rameaux. Maryam Hanna, une chrétienne égyptienne témoigne : « Je me sens déprimée pour les familles des victimes mais je remercie Dieu de leur donner l’espoir et l’espérance de la résurrection. »