Mossoul garde beaucoup de cicatrices des destructions infligées par les islamistes. On peut encore lire sur les murs ces inscriptions en arabe: Terre du Califat. Mais aujourd’hui, un vent de changement semble souffler sur la ville qui se situe au Nord de l'Irak.

De nouveaux comportements

Certains signes laissent présager des jours meilleurs. Ainsi, une association de bénévoles a déblayé les décombres à l’intérieur d’une église syriaque. Mohammed Essam, co-fondateur de l’association, a déclaré:

«C’est un message adressé aux chrétiens pour leur dire de revenir, car ils ont leur place à Mossoul.»

Il a lui-même été témoin des atrocités commises contre les chrétiens, de la confiscation de leurs maisons et du pillage des églises, notamment de cette église vieille de près de deux siècles. Il souhaite maintenant apporter son soutien à la communauté chrétienne. Mohammed Essam et son équipe ont distribué de la nourriture et collecté des fonds pour aider à reconstruire les maisons des familles les plus démunies. «Après tout, Mossoul est aussi leur ville. Ils ont une riche histoire ici», dit-il. Une telle initiative mérite d’être soulignée, dans un pays où les chrétiens, dépouillés de leurs biens, luttent pour survivre.

Une présence chrétienne nécessaire

Avant la chute de Saddam Hussein en 2003, Mossoul comptait environ 45.000 chrétiens. Ils ont commencé à partir, et ceux qui étaient encore là en 2014 ont fui avec l'arrivée de l'organisation État Islamique.

Un responsable chrétien, de retour en Irak après six ans d’absence, a été choqué par la désintégration de la société et la souffrance de la population. Mais il est convaincu de la nécessité pour les chrétiens de rester. Il affirme:

«Notre présence n'est pas seulement religieuse, elle est aussi éducative.»

Il ajoute: «Nous avons pour mission de créer une atmosphère de paix dans ce pays, en démontrant par le témoignage de notre foi, de notre amour et de notre sérénité, qu'il existe des manières de vivre qui vont au-delà de la violence et de la guerre.»

Centres d’espoir: un soutien concret

Dans cette perspective, Portes Ouvertes et ses partenaires en Irak ont créé des «Centres d’espoir» pour enrayer l’hémorragie de la communauté chrétienne et faire renaître la vie. Basé dans une église dans telle ou telle ville, un Centre d’espoir crée des liens solidaires dans le but de rebâtir des maisons (fonds, entraide), la communauté chrétienne (aide pratique, projets socio-économiques, écoles…) et la vie spirituelle (formations bibliques, activités pour les enfants et les jeunes). Ces actions font une réelle différence dans la vie des chrétiens. Encouragés et fédérés dans un même élan, ils sont à leur tour participants à la reconstruction de leur pays.