Le pays reste en proie à l’instabilité et chaque manifestation qui dégénère en violence est l’occasion de s’en prendre aux chrétiens.
La Constitution fait de l’islam la religion d’État. Sous la loi islamique, les musulmans ne peuvent changer de religion, et les femmes musulmans ne peuvent épouser un non-musulman. Seuls cinq des 19 provinces abritent officiellement des chrétiens. En 2024, la Cour Suprême a réduit de six à trois le nombre de sièges réservés à la minorité chrétienne au parlement régional du Kurdistan.
Depuis la défaite militaire de Daech, les premiers persécuteurs des chrétiens sont les milices chiites.
Dans le Nord du pays, les frappes turques visent les villages chrétiens.
Les chrétiens issus des églises historiques comme évangéliques sont victimes de violence, d’intolérance et de discrimination de la part des groupes extrémistes ou de responsables religieux. Ils subissent aussi des discriminations dans la vie sociale et civile.
Les chrétiens d’arrière-plan musulman cachent leur foi à leur famille sous peine d’être maltraités, déshérités, et de perdre les moyens et le droit de se marier. Quitter l’islam est risqué, même au Kurdistan.
«Les attaques contre les chrétiens se poursuivent : contre leurs compétences, leurs emplois, la saisie de leurs biens, [...] et une tentative d’effacer délibérément leur patrimoine, leur histoire [et] leur héritage religieux.»– Cardinal Louis Sako.
La plupart des chrétiens d’Irak résident dans les provinces du nord telles que Ninive, Erbil, Souleimaniyeh, Dohouk et le nord de Kirkouk. Il en reste peu à Bagdad et à Bassorah. La situation est particulièrement difficile pour les chrétiens du sud et du centre, où la plupart sont partis, à l’exception de petits groupes de convertis de l’islam et de quelques chrétiens issus de milieux non convertis.
Les violations contre les convertis, en particulier l’oppression islamique et clanique, sont plus fréquentes dans les zones arabes que dans les zones kurdes. Alors que les régions kurdes étaient autrefois plus tolérantes envers les non-musulmans, cette tolérance diminue en raison de l’influence croissante de l’islam conservateur, ce qui entraîne une pression accrue sur les convertis de l’islam.
Les partenaires locaux de Portes Ouvertes renforcent l’Église en Irak avec des formations, des soins en traumatologie, la distribution de Bibles et de livres chrétiens, des projets de subsistance et des microcrédits, de l’aide à la reconstruction de maisons et d’églises, et des secours en cas de crise.
Fin mars 2023 - un chrétien d'arrière-plan musulman condamné à six mois de prison pour blasphème.