Lundi 26 septembre dans la capitale Amman, plusieurs centaines de Jordaniens manifestaient pacifiquement devant le bureau du Premier ministre. Parmi eux se trouvaient de nombreux chrétiens, dont des responsables d’églises. Des dirigeants musulmans et des représentants de diverses associations s’étaient également joints à la manifestation.

Les droits des minorités en question

Quelles étaient les revendications de ce rassemblement ? Les manifestants issus de minorités religieuses et sociales craignent pour leur sécurité et leurs droits et réclament une pleine protection de la part du gouvernement après la mort de l’écrivain d’arrière-plan chrétien Nahed Hattar abattu la veille par un extrémiste islamique devant un tribunal d’Amman. Il y était jugé pour avoir publié sur sa page Facebook une caricature considérée comme offensante envers l’islam. Même si cet homme était athée, les musulmans le considéraient « chrétien » de par son origine familiale et l’amalgame pourrait dégénérer en climat de haine si le gouvernement ne se positionnait pas clairement dans cette affaire.

La menace de l’islam radical

Si la Jordanie connaît une présence chrétienne depuis le 1er siècle après Jésus-Christ, c’est un pays aujourd’hui dominé par l’islam, dans lequel les chrétiens ont cependant bénéficié jusqu’ici d’une liberté relative. Mais la montée de l’islam radical menace la cohésion de cette société multiethnique déstabilisée sur le plan politique et économique par le conflit syrien et l’arrivée massive de réfugiés venus d’Irak et de Syrie. Les chrétiens d’arrière-plan musulman, quant à eux, sont de plus en plus confrontés à une persécution violente, tant dans leur vie privée que dans le contexte public.

La Jordanie occupe le 27ème rang de l’Index Mondial de Persécution des Chrétiens.