Dans leur grande majorité, ces familles sont originaires des alentours de Gwoza (État de Borno), capitale du califat autoproclamé de Boko Haram. « Les chrétiens de cette région sont traumatisés, désespérés. Alors qu’ils étaient majoritaires, il n’y a plus une seule église debout, ni aucun chrétien », confirme William Naga, de l’Association Chrétienne du Nigéria.

Réduits à manger des feuilles

Les chrétiens et les musulmans modérés déplacés ont d’abord été réunis dans des camps où ils ont été discriminés. « Il y avait de la nourriture pour les déplacés, mais on nous disait ouvertement que ce n’était pas pour nous, les chrétiens. Alors, nous avons créé des camps « informels » uniquement pour les chrétiens », dit John Gwamma, responsable d’un de ces camps. Mais la situation humanitaire de la région a empiré et les conditions de vie sont devenues terribles. Lors d’une visite à Maiduguri, des collaborateurs de Portes Ouvertes ont vu que les gens se nourrissaient… de feuilles !

Une aide providentielle

L’aide apportée par Portes Ouvertes ces dernières semaines est arrivée à point nommé. 3 000 familles ont reçu chacune 100 kg de maïs, 50 kg de haricots, quatre couvertures et de l’argent pour acheter de l’huile, du savon…

Mary Charles, une mère de famille, raconte : « Nous n’avions ni eau potable ni nourriture. Mais j’ai puisé du courage dans la Bible : il y a un temps de souffrance et un temps de grâce. Je remercie Dieu pour cette aide alimentaire et pour ceux qui l’ont apportée. Aujourd’hui nous avons de quoi nourrir nos enfants. »