« Chers amis, nous sommes si reconnaissants pour votre compassion envers les chrétiens pakistanais. Ici la situation reste pour nous un défi permanent », dit un chrétien du Pakistan.

Le prochain défi est tout proche : c’est demain 13 octobre que la Cour Suprême, la plus haute instance judiciaire du Pakistan, se penchera sur le dossier d’Asia Bibi. Il s’agit de l’ultime recours en justice contre l’accusation de blasphème qui avait conduit le tribunal à prononcer la peine capitale à l’encontre d’Asia Bibi en 2010, décision suspendue en 2015.

Pour des raisons de sécurité, Asia Bibi ne comparaîtra pas devant la Cour, sa tête ayant été mise à prix par les extrémistes musulmans.

Un procès sous pression

Quelle que soit l’issue du procès, la situation restera difficile à gérer pour le gouvernement pakistanais.

La libération d’Asia Bibi serait perçue comme une faiblesse du régime pakistanais par rapport à la pression internationale : une honte dans un pays où prime le code d’honneur. La minorité chrétienne pourrait alors être victime de représailles de la part des extrémistes. Dans ce cas, Asia Bibi serait obligée de quitter rapidement le pays ainsi que toutes les personnes impliquées dans sa libération (avocats, juge…)

Au contraire, sa condamnation à mort ou son maintien en prison serait une victoire pour les islamistes, mais cela entraînerait probablement des réactions de l’Occident sur le pays.

En 2009, Asia Bibi avait été accusée de blasphème suite à une dispute entre ouvrières agricoles. L’affaire a pris des proportions vertigineuses avec l’assassinat du gouverneur Salmaan Taseer et du député Shahbaz Bhatti, qui avaient pris la défense d’Asia Bibi en 2010.