Mariam (pseudonyme) est née dans une famille musulmane très pratiquante, dans un pays du Moyen-Orient où sa famille avait émigré. Pour des raisons de sécurité, nous ne pouvons pas préciser le nom du pays.

Un mari «curieux»

Un jour, elle découvre que son mari, avec qui elle a quatre enfants, regarde une émission chrétienne. Il lui assure qu’il est «juste curieux» mais Mariam remarque qu’il change progressivement. Il finit par lui avouer qu’il est devenu chrétien.

Mariam pense d’abord à divorcer. Elle le quitte un temps et va vivre chez son oncle avec ses enfants, persuadée qu’elle «ne peut plus vivre avec lui». Cependant, elle a soudain la conviction intime qu’elle doit retourner chez elle et revoir son mari.

Elle se résout finalement à lui poser des questions sur sa nouvelle foi et à regarder des émissions chrétiennes avec lui. Puis un jour, alors qu’elle couchait son plus jeune enfant pour la sieste, elle entend distinctement une voix prononcer trois fois le nom de Jésus. Elle confie:

«J’ai alors décidé de donner toute ma vie à Jésus. Je ne l’ai jamais regretté».

Tout perdre, sauf la foi

Ses voisins apprennent la conversion du couple au christianisme. Par sécurité, la famille doit donc déménager dans autre quartier.

Suite à cela, le mari de Mariam finit par déraper et sombrer dans la drogue, développant une inquiétante addiction.

«C’étaient des temps vraiment difficiles. Mais j’ai gardé la joie du Christ dans mon cœur.»

Mariam s’investit dans la lecture de la Bible et dans son service dans son église secrète. Elle prend notamment soin des jeunes converties, les recueillant parfois chez elle quand elles risquaient d’être persécutées par leurs familles.

Malheureusement, les épreuves se multiplient pour Mariam. Son mari décède et le pasteur de son église secrète fuit dans un autre pays. Mariam se retrouve soudainement seule: «J’étais seule avec mes enfants, face à un avenir incertain. Seul Dieu était à nos côtés».

Sa foi démasquée par les autorités, débuts de la persécution 

Pour ne rien arranger, la police découvre qu’elle héberge des converties au christianisme dans son appartement. À partir de ce moment, les autres chrétiens secrets prennent peur et coupent tout contact avec elle.

Mariam est arrêtée en raison de sa foi, car la police a trouvé une bible chez elle. Interrogée régulièrement sur sa conversion, Mariam assume: «Je n’ai pas menti. Je n’avais pas peur, pourtant j’aurais eu des raisons. J’ai subi de la torture physique et psychologique. Mais j’ai senti que Dieu me fortifiait.» Détenue dans une cellule avec 54 criminelles, Mariam ne se décourage pas et décide d’exercer son ministère auprès d’elles. Mais elle est finalement déportée dans son pays d’origine. Sans ses enfants.

Ces derniers n’ont pas le droit de voyager s’ils ne sont pas accompagnés par un adulte. Ils se retrouvent seuls et vivent ensemble, coupés de leur mère.

La persécution continue, mais l’espoir demeure

De retour dans son pays d’origine, Mariam doit vivre chez des lointains parents. Mais quand ces derniers apprennent sa conversion, ils se mettent à la persécuter. «J’étais assignée à résidence. Ils me battaient et m’humiliait en raison de ma foi.»

Mariam parvient à s’échapper et s’installer dans un autre lieu, ou personne ne la connaît. Jusqu’à aujourd’hui, elle n’a pas pu revoir ses enfants.

Toutes ces tragédies n’ont jamais arrêté sa marche avec Dieu. Mariam anime le groupe de femmes et l’école du dimanche de sa nouvelle église – des projets soutenus par des partenaires locaux de Portes Ouvertes. Elle tient un petit magasin de vêtements et économise pour permettre à ses enfants de la rejoindre un jour. Elle nous demande la prière:

«Priez que je retrouve mes enfants. Et que nous puissions vivre une vie chrétienne normale, sans la peur de la persécution.»