En 2022, les pasteurs Lian Changnian et Lian Xuliang, ainsi que la prédicatrice Fu Juan, avaient déjà été arrêtés pour «escroquerie». En avril 2025, ils avaient enfin pu retrouver leurs familles après une modification de leurs conditions de détention en assignation à résidence.

Pourtant, malgré l’audience tenue en juillet dernier et l’absence de verdict à ce jour, les trois responsables ont été arrêtés une seconde fois, toujours sous le joug des mêmes accusations.

La personne présentée par les autorités comme la «victime», une chrétienne nommée Qin Wen, a publiquement affirmé n’avoir jamais été escroquée par ces responsables. Pour avoir courageusement contesté la version officielle devant le tribunal, elle a été détenue douze jours, accusée d’évangélisation de mineurs et renvoyée de son poste dans une école maternelle.

Des églises de maison sous pression

Depuis plusieurs semaines, les pressions exercées sur les chrétiens en Chine se renforcent, particulièrement à l’encontre des églises non enregistrées auprès du gouvernement, communément appelées «églises de maison».

Ces dernières sont confrontées à de nouveaux moyens de pression: mesures de surveillance renforcées, descentes policières, confiscation de matériel, interrogatoires et arrestations de plus en plus fréquents…

Dans ce climat d’hostilité, la seconde arrestation des responsables de l’église Abondance s’inscrit dans une tendance préoccupante: il y a à peine deux mois, dans l’Est du pays, plus de 70 chrétiens avaient été arrêtés en raison de leur foi. En octobre, c’était au tour de l’église de Sion d’être la cible d’arrestations massives.

Un cadre judiciaire qui interpelle

Ces arrestations répétées mettent en lumière la vulnérabilité croissante des communautés chrétiennes non enregistrées en Chine, alors que les mécanismes judiciaires et administratifs semblent de moins en moins garantir un traitement équitable.