La Corée du Nord est numéro un dans l’Index Mondial de Persécution des Chrétiens depuis 2002. Son régime, basé sur le culte de la personnalité du dirigeant, est une dictature extrême. Alors que les tensions semblaient rendre impossible le dialogue entre les États-Unis et la Corée du Nord, un sommet inédit s’est tenu hier le 12 juin 2018 à l'hôtel Capella, sur l'île de Sentosa à Singapour, entre Donald Trump et Kim Jong-Un.

La réaction des chrétiens

Les chrétiens nord-coréens sont partagés quant à l’issue de ce sommet. Ils ne croient plus en ce régime totalitaire et athéiste. Yong Sook dont le mari est mort dans une prison nord-coréenne donne son avis :

«Kim Jong-Un devrait avouer ce que lui et son régime ont fait. Il devrait ouvrir les portes des camps politiques et s'agenouiller pour s'excuser auprès de ceux qui ont souffert à cause de son régime. La vie des citoyens nord-coréens est tout aussi importante que celle de Kim Jong-Un.»

Mais les croyants nord-coréens ont tout de même un point de vue positif sur la question et se tiennent dans la prière pour que le régime de Kim Jong-Un change. Avant la tenue du sommet entre les présidents américain et nord-coréen, Portes Ouvertes a appelé les personnes qui soutiennent son action à se joindre à eux.

Un « changement positif » possible 

Kim Jong-Un est aujourd’hui confronté à une situation catastrophique. Il a  besoin du soutien économique international. Il semble qu’un début de changement soit possible. John Choi, avocat nord-coréen des Droits de l’Homme, est optimiste quant à l'issue de ce sommet :

«Espérons que la dénucléarisation conduira à ce qu'il y ait plus d'argent disponible pour nourrir les citoyens de la Corée du Nord et leur offrir une vie meilleure», confie-t-il. «Kim Jong-Un n'a pas encore fait référence aux camps de prisonniers ou à la liberté religieuse. C'est un processus long que je continuerai à défendre. Je prie pour cela.»

70 000 chrétiens dans les camps

Environ 300 000 chrétiens vivent en Corée du Nord. Ils doivent garder leur foi secrète. Parmi eux, 70 000 sont emprisonnés ou retenus dans des camps de travaux forcés. Ils y endurent une torture inimaginable, inhumaine et un traitement dégradant en raison de leur foi.    

En amont du sommet, Kim Hak Song, un ancien prisonnier nord-coréen  a affirmé qu’il a été envoyé en camp de travaux forcés à cause de son « activité hostile » de prière. Les Nord-Coréens sont invités, au travers un système de récompenses et de menaces à dénoncer tout acte allant à l’encontre du régime, activité criminelle ou désobéissance politique.

En 2017, selon le département d'Etat américain, plus de 1300 violations de la liberté de religion ont été recensées en Corée du Nord. On compterait aussi plus de 120 000 prisonniers politiques.