Depuis le 3 novembre, cinq familles chrétiennes se cachent dans la campagne pakistanaise suite aux menaces de mort contre un jeune de 18 ans. Sur une page Facebook, la photo de Sonu Arshad apparaissait et les citoyens de son village étaient appelés à brûler son église et à le faire mourir. Après la prière du vendredi, des rumeurs ont fait état d’un rassemblement hostile, mais le chef de la police a assuré que la situation était sous contrôle. Une enquête a été ouverte pour identifier les auteurs de cette page sur Facebook, car rien ne permet d’accuser le jeune homme de blasphème.

Personne ne comprend l’origine de cette campagne diffamatoire qui ne s’est heureusement pas étalée dans les grands médias. Et nul ne sait où ont fui ces familles, les seules chrétiennes du village de Sukheki situé à 200 kilomètres au Nord de Lahore.

La souffrance des jeunes chrétiens

Ces derniers temps, la persécution n’épargne pas les jeunes chrétiens au Pakistan. En septembre, le jeune Sharoon Masih décédait après avoir été battu par les élèves de sa classe, deux jours après la rentrée. En août, Asif Masih, 16 ans a bien failli être lynché par la foule. En juillet, Shazhzad Masih, 16 ans également, a été accusé de blasphème pour avoir parlé de sa foi à un collègue. En septembre 2016 le jeune Nabeel Masih du même âge, avait été emprisonné pour un post Facebook jugé blasphématoire.

Au Pakistan, la loi sur le blasphème est l’une des plus strictes au monde et vise essentiellement les chrétiens : ceux-ci constituent plus du quart des accusés alors qu’ils représentent seulement 1,5% de la population du pays.