Pendant la Coupe du Monde, les visiteurs étrangers sont encouragés à aller dans les musées, les sites historiques et les centres commerciaux du Qatar. Mais ils ne pourront pas se rendre dans une église. Voici pourquoi: 

Un seul site autorisé 

Toutes les églises chrétiennes officiellement enregistrées au Qatar se trouvent dans un seul site de la capitale Doha: le complexe Mesaimeer. Il est à la disposition des chrétiens expatriés, qui constituent une part importante des étrangers présents dans le pays. Quant aux Qataris, ils n'ont pas le droit d'y pénétrer. Le complexe de Mesaimeer a été créé par le père de l'actuel émir du Qatar comme une mesure du gouvernement visant à promouvoir le dialogue interreligieux. Mais aujourd'hui, le site est bien trop encombré. Et si d'autres églises existent, elles ne sont pas autorisées à exercer leur culte.

Fermées depuis la pandémie

En 2020, en raison de la propagation de la Covid-19, le gouvernement a informé les églises que l'autorisation de se réunir en dehors du complexe était suspendue. Depuis, une centaine d'églises ne sont plus autorisées à poursuivre leurs activités. Maintenant que la pandémie s'est calmée, le pays est à nouveau ouvert. Mais la réouverture des églises n'est pas à l'ordre du jour. Malgré les annonces selon lesquelles le gouvernement délivrerait des licences, rien n'a été fait. 

Des chrétiens sous pression

La communauté chrétienne du pays est complètement bannie de la vie publique. Les chrétiens qui vivent au Qatar représentent environ 10% de la population. Ces 300.000 personnes sont essentiellement des travailleurs immigrés: des asiatiques pour la plupart, des Occidentaux et quelques rares autochtones. 

Ces derniers sont très surveillés par la police et interdits de rassemblements religieux par les lois de leur pays. Ils sont aussi rejetés par leurs familles, qui coupent tout lien avec eux et vont jusqu'à recourir à la violence physique, pour qu’ils renient leur foi en Jésus. Car la conversion à une religion autre que l'islam est considérée comme une apostasie. Elle est théoriquement punie de mort selon la charia, qui heureusement n'a pas été appliquée depuis de nombreuses années.