En Corée du Nord, il n’existe aucune liberté de religion. Tous les citoyens sont surveillés par le pouvoir en place.
Si la foi d'un chrétien est démasquée, il sera envoyé en camp de travaux forcés ainsi que toute sa famille.
Le culte de la personnalité établi autour de la famille du dictateur Kim Jong-un ne laisse aucune place au christianisme. Les églises montrées aux visiteurs à Pyongyang servent uniquement à des fins de propagande. En 2022, les relations entre la Corée du Nord et la Corée du Sud se sont fortement dégradées. Les chrétiens, considérés comme des traîtres au pays, risquent d’être encore plus surveillés.
Les Nord-Coréens sont dirigés d’une main de fer par une dictature communiste mise en place à l’issue de la Seconde Guerre mondiale. Deux idéologies inspirent le régime : le « juche » qui prône l’autosuffisance de l‘être humain et le culte de la personnalité dû à la dynastie des Kim, maîtres du pays depuis trois générations.
La capitale, Pyongyang, compte 4 églises officielles : 1 catholique, 2 protestantes et 1 orthodoxe russe, mais ce sont des églises factices destinées aux touristes.
La vraie Église est entièrement secrète. Si l’on découvre sa foi, un chrétien sera soit condamné à la peine capitale, soit envoyé avec sa famille dans un camp de travaux forcés. On incite les enfants à dénoncer leurs parents. Les chrétiens sont en majorité issus de l’Église qui existait avant la guerre de Corée. Dans le Songbun, le système des classes qui régit la société, ils sont placés dans la classe « hostile ». On compte cependant des Coréens qui se convertissent au christianisme malgré le danger.
Tous les chrétiens sont persécutés, qu’ils soient les descendants des chrétiens présents dans le pays avant la guerre de Corée, ou qu’ils se soient convertis plus récemment, à la faveur d’un passage clandestin par la Chine par exemple. Si leur foi est découverte, ils sont tués sur place ou envoyés dans des camps de travaux forcés où ils vivent dans des conditions extrêmement difficiles. Leur famille subit le même sort qu’eux.
Les chrétiens n’ont aucune place dans la société. Rencontrer d’autres chrétiens est quasiment impossible et ceux qui s’y risquent le font dans le plus grand secret. Une loi adoptée en 2020 stipule qu’être chrétien ou posséder une bible est un grave délit qui est sévèrement puni. Cela montre à quel point le christianisme est considéré comme un danger pour l’État.
Le régime garde un contrôle strict sur tous ses citoyens partout dans le pays. La région frontalière avec la Chine a été pendant quelques années une zone de passage informelle par laquelle les Nord-Coréens fuyaient le régime. Elle est désormais très surveillée.
En 1603, un diplomate coréen rentrant de Chine introduit le christianisme dans le pays. En 1758, le roi l’interdit et il s’ensuit une première vague de persécution. En 1886, des missionnaires protestants s’installent dans le pays, bientôt Pyongyang est surnommée « la Jérusalem de l’Est ». Ensuite, les chrétiens ne cesseront d’être persécutés : sous l’occupation japonaise, pendant la guerre de Corée et après la Seconde Guerre mondiale avec l’arrivée au pouvoir de la dynastie Kim.
Le mouvement Falun Gong. Toutes les religions sont vues comme des superstitions et donc combattues.
30 avril: cinq familles chrétiennes arrêtées pendant une réunion de prière.