Le 5 juin, veille du ramadan, des hommes ont dérobé des armes pour attaquer une caserne militaire dans la ville d’Atyrau. 25 personnes ont été tuées et des dizaines d’autres ont été blessées ; c’est la journée la plus sanglante que le Kazakhstan ait connu depuis son indépendance. Cette attaque terroriste attribuée à des extrémistes islamiques renforce la pression de l’État sur tous les groupes religieux, y compris les chrétiens.

Vers une législation encore plus stricte

Le président du Comité aux Affaires Religieuses, Galym Shoykin, a rapidement déclaré que le gouvernement travaille actuellement sur la modification des lois qui règlementent les rassemblements religieux dans le pays, déjà renforcées en 2015. En dehors des bâtiments officiellement reconnus, la loi interdit toute réunion à caractère religieux dans des maisons ou appartements privés. Les chrétiens subissent aussi des discriminations au quotidien.

Les chrétiens doublement menacés

Le paradoxe, c’est que les chrétiens n’appartenant pas à l’église orthodoxe russe sont marginalisés au même titre que les groupes islamistes radicaux, qui eux-mêmes représentent une sérieuse menace. Un pasteur du Kazakhstan parle des conséquences de ces nouvelles restrictions : « Le refus des demandes d’enregistrement ont déjà entraîné la fermeture de la moitié des églises. Et s’ils ne peuvent plus se réunir en privé, les chrétiens se dirigeront vers les églises officielles ou entreront dans la clandestinité totale. Les pasteurs n’ont désormais plus d’autre choix que de rencontrer les gens en secret, avec le risque d’être arrêtés et jetés en prison. »