Arrivé au pouvoir en 1989, le président Karimov a dirigé le pays d’une main de fer pendant 27 ans. Son régime passe pour être l’une des dictatures les plus répressives à l’encontre de l’Église. Portes Ouvertes a contacté quelques chrétiens sur place pour recueillir leurs réactions.

« Les chrétiens ? "Des extrémistes religieux !" »

En prenant soin de garder l’anonymat, ils partagent leur avis : « Je ne m’attends pas à de grands changements. Les chrétiens continueront à être harcelés par le gouvernement », dit l’un. « Quel que soit le nouveau dirigeant, l’attitude du gouvernement sera la même. Bien sûr, nous espérons mieux. Mais soyons réalistes : l’État réprime toute manifestation dissidente et nous, les chrétiens, nous faisons partie de la catégorie des extrémistes religieux », ajoute un pasteur.

Le pasteur d’une église clandestine confie : « Si le premier ministre Shavkat Mirziyoyev devenait le prochain président, la persécution des chrétiens pourrait empirer : c’est lui qui tire les ficelles de la répression sur l’Église et les nouveaux convertis d’arrière-plan musulman. »

Croissance malgré la persécution

Quasiment inexistante dans les années 1990, l’Église a beaucoup grandi car de nombreux Ouzbèkes sont venu à la foi chrétienne. Elle grandit également en maturité spirituelle. « Profondément engagés dans la foi, ils veulent vraiment éprouver la puissance de Dieu et sont déterminés à aller vers les autres malgré la persécution », dit un partenaire de Portes Ouvertes sur le terrain.

L’Ouzbékistan se situe au 15ème rang de l’Index Mondial de Persécution des Chrétiens. Parce qu’ils se réunissent en secret ou qu’ils utilisent du matériel à caractère religieux, de nombreux chrétiens sont arrêtés et doivent payer des amendes exorbitantes. Quant aux nouveaux convertis d’origine musulmane, ils subissent en plus la persécution de leur famille et de la société.

Légende photo : Chrétiennes ouzbèkes d’arrière-plan musulman