C’est aujourd’hui que le nouveau dispositif légal entre en vigueur pour permettre au gouvernement de contrer les groupes extrémistes. Si la loi affecte peu l’Église Russe Orthodoxe, elle menace directement les églises et les groupes de maison non officiellement déclarés. Des centaines de milliers de personnes sont concernées.

Selon la nouvelle loi, quiconque partage sa foi, distribue de la littérature ou joue d’un instrument de musique en dehors d’un lieu de culte officiel peut être accusé d’activité missionnaire illégale et risque une forte amende ou la prison.

Désormais, toute personne qui s’exprime au nom d’une organisation religieuse devra pouvoir présenter à tout moment une déclaration d’enregistrement.

Réactions unanimes

Parmi les dénominations protestantes et évangéliques, les réactions sont unanimes.

Sergei Rvakhovsky, des Églises Protestantes de Russie s’insurge : « Ce sont les mesures anti religieuses les plus draconiennes depuis l’époque où Kroutchev avait promis d’éliminer le christianisme en U.R.S.S. L’histoire nous rappelle comment tant de chrétiens ont été persécutés pour avoir répandu la Parole de Dieu. Ces lois nous ramènent à un passé honteux ! »

Sergei Rakhtuba, de la Mission Eurasia, tire la sonnette d’alarme : « Depuis des années nous assistons au renforcement du pouvoir dictatorial, et aujourd’hui le peu de missions chrétiennes présentes en Russie sont mises à la porte ! »

« Nous avons déjà connu la persécution et nous survivrons. Ce n’est pas cela qui nous empêchera d’annoncer l’Évangile », affirme Jake Roudkovski, professeur de théologie au Séminaire Baptiste.

Dans d’autres pays aussi, comme au Kazakhstan, les mesures anti-terroristes font des chrétiens des victimes collatérales en portant atteinte à leur liberté déjà fragilisée.

Légende photo : Le président russe Vladimir Poutine a signé la loi qualifiée d’« anti-missionnaire ». (source : CC / Wikimedia)