Quel soulagement Pour Petr, 53 ans ! Sa libération intervient moins d’un mois après la terrible condamnation prononcée contre lui le 29 janvier par le juge du tribunal de Karthoum : 23 ans et 6 mois de prison pour de fausses accusations d’espionnage. Petr avait été arrêté le 10 décembre 2015, lorsque les autorités ont saisi son ordinateur et son téléphone alors qu’il tentait de quitter le Soudan.

Une prison nommée « le réfrigérateur »

Petr a passé 14 mois dans cinq prisons différentes. « Les deux premiers mois ont été les plus durs, car je partageais ma cellule avec des membres du groupe État Islamique, qui m’ont humilié à cause de ma foi chrétienne. Ensuite, ce fut de pire en pire : coups, torture psychologique… l’une des prisons s’appelle « le réfrigérateur » car les prisonniers sont constamment soumis à des courants d’air froid. C’est terrible », a-t-il déclaré à son retour à Prague en compagnie du ministre tchèque des affaires étrangères qui avait fait personnellement le voyage à Karthoum pour s’assurer de la libération. Ses amis l’ont trouvé en bonne santé, bien qu’il ait perdu 25 kg durant son incarcération.

Dimanche 26 février, le ministre soudanais des Affaires étrangères avait annoncé conjointement au cours d’une conférence de presse avec son homologue tchèque la libération de Petr Jasek, grâcié par le président Bashir.

Hassan et Abdulmonem toujours incarcérés

Quelques jours après l’arrestation de Petr, trois autres hommes avaient été interpellés : Abdumawla, employé d’une compagnie minière et deux pasteurs : Taour et Shamal, qui pendant des mois ont été maintenus à l’isolement sans aucun contact avec leur famille. Tandis que le pasteur Shamal était libéré le 4 janvier 2017, Abdumawla et le pasteur Taour ont été condamnés chacun à 12 années de prison pour « complicité d’espionnage ». Pour eux, la lutte pour la liberté continue.