Le cauchemar aura duré quatre ans et demi pour ces 35 prisonniers en Érythrée. Est-il réaliste de penser qu’il se termine vraiment au sortir de prison ? Ces chrétiens devront se plier aux exigences d’un gouvernement sans pitié en matière de liberté de religion.

Les 35 ex-détenus, dont 11 femmes ont été libérés sous caution de la prison de Mai-Sirwa, juste à quelques kilomètres de la capitale Asmara. Ils avaient été arrêtés pour avoir fréquenté des rassemblements chrétiens dont la confession de foi n’est pas autorisée par le gouvernement. Lors de leur période de détention, ils avaient signé un document où ils s’étaient engagés à ne plus fréquenter ces groupes. Malgré ce douloureux compromis, ils ont continué à purger leur peine de prison.

Prendre le risque d’être à nouveau emprisonné

La plupart d’entre eux sont de jeunes adultes qui n’ont pas de responsabilités particulières dans leur communauté chrétienne. Vont-ils oser continuer à se rassembler clandestinement ? Seront-ils prêts à vivre autant d’années d’emprisonnement pour le simple fait de croire en Jésus-Christ ? Ces questionnements sont certainement les leurs mais aussi ceux des autorités érythréennes.

Bien qu’il soit difficile d’obtenir des chiffres, l’association britannique Release Eritrea estime que dans deux prisons, environ 250 personnes sont emprisonnées pour un délit d’opinion. Le prêtre Thomas Reese, de la commission américaine sur la liberté religieuse internationale, a déclaré en avril que

 « l’Érythrée est l’un des pires exemples de répression de la liberté de religion ou de conviction dans le monde ».

En mai 2013, on estimait que jusqu'à 1 200 chrétiens étaient en prison. Actuellement, au moins 100 pasteurs sont incarcérés dont une dizaine de responsables qui auront bientôt passé dix ans en prison.

Alors que l’Éthiopie et l’Érythrée ont  conclu le 8 juillet  un accord de paix, la rapporteure spéciale de l’ONU sur l’Érythrée a rappelé l’importance pour ces deux pays de discuter des « Droits de l’Homme ».