Au moins 7 personnes ont été tuées et 14 blessées lors d'une attaque contre leur bus le 2 novembre en Égypte. Les victimes, des chrétiens coptes, revenaient du monastère Saint Samuel à Minya. L'organisation État Islamique a revendiqué l'attaque.

Deux bus ont été visés. «Le grand bus appartenait à une église du gouvernorat de Sohag. Le chauffeur a réussi à s'échapper de la scène et personne n'a été blessé dans ce bus. Le second bus, plus petit, venait d'un village de Minya et n'a pas pu se dégager», relate un prêtre du diocèse de Maghagha, dans le gouvernorat de Minya, qui ajoute : 

«Les terroristes ont intercepté le bus et ont ouvert le feu sur les passagers.»

Les membres d'une même famille tués sur 3 générations

Les 7 victimes décédées faisaient partie de la même famille: Nady Youssef Shehata (54 ans), Rida Youssef Shehata (51 ans), Kamal Youssef Shehata (20 ans), Poussy Melad Youssef Shehata (41 ans), Asaad Farouk Labeeb (36 ans), Bishoy Rida Youssef Shehata (15 ans) et Marya Kamal Youssef Shehata (12 ans).

Les 14 chrétiens blessés dans l'attaque ont été transférés dans différents hôpitaux de la région.

Le gouvernement a promis d'indemniser les familles

Les obsèques ont eu lieu samedi matin 3 novembre à l'église Amir Tadros de Minya, qui a elle-même été attaquée lors des violences anti-chrétiennes qui ont dévasté l'Égypte en août 2013.

Le gouvernement aurait promis d'indemniser les familles des victimes à hauteur de 100 000 livres égyptiennes (un peu moins de 4 800€). 

Le lendemain des obsèques, le ministère de l'intérieur égyptien a affirmé avoir éliminé 19 combattants islamistes soupçonnés d'avoir participé à l'attaque.

«Un mélange de tristesse et de douleur»  

La communauté chrétienne s'indigne d'être la cible d'attaques aussi meurtrières, et pense que rien n'est fait pour la défendre face à ces agressions. «Pourquoi n'ont-ils pas été protégés?» se demande Emad Nasif, diacre dans une église de Minya. 

«Il semble y avoir une indifférence à l'égard de la sécurité de la minorité chrétienne.»

En mai 2017, une attaque du même type perpétrée par des djihadistes  islamistes avait fait 28 morts. L'assaut de vendredi aurait eu lieu presque au même endroit. «Il y a un mélange de tristesse et de douleur», réagit Macarius, l'évêque de Minya. «La tristesse, parce que ces événements tragiques se répètent et la douleur parce que les coptes font partie de cette patrie et de son territoire.»