Au Kazakhstan, la Chambre basse (Mazhilis) a voté en faveur d’un nouvel ensemble de restrictions religieuses le mois dernier. 

Les tentatives pour soumettre au préalable l'amendement à l'avis de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) ou de la Commission de Venise du Conseil de l'Europe ont été rejetées. 

La liberté de religion de nouveau restreinte

La législation de septembre 2011 restreignait déjà la liberté de religion et depuis 2016 le gouvernement kazakh cherchait encore à durcir le ton. Une situation qui ne s'améliore pas puisqu’un brouillon de l’amendement du 23 mai (la version définitive n'a pas encore rendue publique) présentait pour la première fois les termes juridiques comme «mouvement religieux destructeur» et le «radicalisme religieux».

Dans ce texte, il était aussi stipulé que les contrôles de l’État sur l’exercice de la liberté de religion ou de conviction seraient «renforcés». De même, les fonctionnaires de l'État auront interdiction de fonder ou d’être membres de communautés religieuses.

Des restrictions également imposées à la jeunesse, en particulier aux enfants de moins de 16 ans : il leur sera plus difficile d’assister aux offices religieux.

La loi doit maintenant passer devant le Sénat. (Source Forum 18)

Inquiétude de la communauté chrétienne

Plusieurs voix se sont élevées contre cette nouvelle loi. 

«Elle ne respecte pas les normes et obligations internationales, sape les principes des Droits de l'Homme et restreint le droit à la liberté de religion ou de conviction, le niant parfois complètement», fustige Yevgeni Zhovtis, défenseur des Droits de l’Homme au Kazakhstan.

Cet amendement suscite aussi l’inquiétude de la communauté chrétienne. Et pour cause, cette loi prévoit la nécessité pour toute communauté de faire  officiellement réenregistrer. Ce qui permettrait au gouvernement de connaître l'identité de toute personne se rendant dans un lieu de culte. 

Des responsables d'églises protestants et orthodoxes avaient exprimé dès le début de l'année leur préoccupation.

Prison, amendes et expulsions

Les quelques 15 000 chrétiens kazakhs sont continuellement soumis à des restrictions juridiques : interdictions de se réunir, paiement d'amendes jusqu’à 680 000 tenges (près de 1800 €), peines de prison, expulsions de leur lieu de culte et saisie de leurs biens. L’an dernier, 279 d'entre eux ont été poursuivis pour leurs activités religieuses.