Ce 9 décembre 2018, le pasteur Wang Yi, son épouse Jiang Rong et 10 des 750 membres de l'Early Rain Covenant Church ont été arrêtés pour avoir organisé des offices religieux «illégaux» dans la métropole de Chengdu (province du Sichuan).

Jiang Rong  a été libérée depuis, mais Wang Yi et 10 autres responsables d'assemblées sont maintenus en détention. Aujourd'hui, le pasteur risque une peine de 15 ans de prison pour «incitation à la subversion du pouvoir de l’État». 

Le pasteur Wang est connu pour son engagement. Il milite pour que les chrétiens puissent exercer leur droit à la liberté religieuse.

100 chrétiens arrêtés en tout

La communauté chrétienne est choquée par la violence des interventions policières, leur arrivée soudaine et le nombre incroyable de personnes appréhendées.

Le dimanche soir, les fidèles de l'Early Rain Covenant Church ont été interpellés dans divers lieux: à l'église, à leur domicile ou dans la rue lors d'une descente de police. Pas moins de 100 croyants ont été arrêtés, interrogés et libérés par la suite.

Le 16 décembre, 60 agents de police et représentants des affaires religieuses sont arrivés à l'improviste dans l'église Rongguili de Guangzhou, qui compte 5000 membres. 

Des chrétiens ont déclaré à un journaliste:

«Ils ont lu à haute voix des notices d'application de la loi déclarant que notre réunion était un rassemblement illégal.»

Des centaines de bibles, d'objets ainsi que les téléphones portables des membres de l'église ont été confisqués et l'église a été fermée.

Un combat pour l'exercice de leur foi

Early Rain Covenant est une église dite «souterraine». Environ 800 membres fréquentent les rassemblements hebdomadaires dans différentes localités à Chengdu, raison pour laquelle le gouvernement craint son influence.

Les responsables de cette église n'hésitent pas à publier sermons et études sur la toile, et les fidèles sont engagés dans l'évangélisation de rue. L'église dispose aussi d'installations de formation pour les pasteurs et d'une école primaire qui éduque 40 enfants.

Selon le journal New York Times, en septembre, les autorités ont informé l'église qu'elle violait la politique religieuse du gouvernement car elle n'était pas officiellement enregistrée.

2018 : année difficile pour les chrétiens de Chine

Ces fermetures interviennent à la fin d'une année difficile pour les chrétiens chinois qui ont dû faire face à l'application de nouvelles réglementations le 1er février et à de nombreuses représailles de la part des autorités s'ils ne s'inscrivent pas auprès du gouvernement.

Les églises de maison ont également reçu l'ordre de rester petites et discrètes, et de s'abstenir de toute interaction avec les chrétiens étrangers. Depuis 2017, le non-respect de ces règles fait l'objet de réactions croissantes de la part des autorités religieuses.