La Syrie connaît une guerre civile depuis 7 années. Perçus comme des partisans de l'Occident et de sa politique, les responsables chrétiens sont souvent des cibles d'enlèvements. Depuis 2013, cinq prêtres sont toujours portés disparus.

En 2013, 5 enlèvements ont eu lieu en 6 mois

Michel Kayyal (catholique arménien) et Maher Mahfouz (grec orthodoxe) ont été enlevés en février 2013, après l'attaque de leur bus par un groupe armé, entre Alep et Damas.

Deux évêques d'Alep, Yohanna Ibrahim, responsable de l'Église syriaque, et Boulos Yazigi, à la tête de l'Église grecque orthodoxe, ont été kidnappés près de la frontière turque en avril 2013. Ils souhaitaient intervenir pour libérer les deux prêtres.

Un prêtre jésuite, Paolo Dall’Oglio, disparu en juillet de la même année, n'a plus donné de nouvelles depuis.

Des religieux enlevés, battus et tués

L'Assyrian Monitor for Human Rights (l'observatoire assyrien des droits de l'homme, créé en Suède en 2016) a réalisé une étude intitulée "Le Bon Pasteur", sur la brutalité dont sont victimes les religieux chrétiens en Syrie. Depuis le 25 mars 2011, 19 dirigeants d'églises ont été enlevés, battus ou assassinés.

Fadi Jamil al-Haddad, prêtre à Katana, à 20 km de Damas et Frans van der Lugt, jésuite néerlandais, ont été tués respectivement en octobre 2012 et en avril 2014. Le premier avait tenté de libérer l'un de ses confrères. Son corps avait été retrouvé sans vie et mutilé au bord d'une route. Le second, par solidarité envers les chrétiens sur place, n'a pas accepté de quitter Homs. Il a été tué dans son jardin.

Malgré l'affaiblissement du groupe État Islamique, la situation de la communauté chrétienne reste fragile, et bon nombre de fidèles, craignant d'être attaqués, sont contraints à fuir.

Mais l'espoir est permis. Les chrétiens d'Alep sont entre 20 et 40 000 aujourd’hui. La menace qui pèse sur eux ne les a pas encore convaincus de partir. Ils restent fermes, soutenus par la foi.

«Dieu nous a placés à Alep à dessein, et son dessein c'est de faire résonner le message de Jésus-Christ à tous» a déclaré le pasteur d'une église arménienne en Syrie.