Alors que la situation demeure instable en Syrie, la découverte de menaces de mort sur la devanture de deux églises accentue l’inquiétude des chrétiens sur place.
«Chrétien infidèle, il n’y a aucune autre divinité que Dieu. Après Saint-Élie de Dweila, c’est au tour de Saint-Élie de Maared»: c’est l’inscription que les chrétiens de la ville de Maared, à une trentaine de kilomètres au Nord-Est de Damas, ont découvert avec horreur la semaine dernière sur la devanture de leur église.
Ce message évoque l’attentat-suicide perpétré le 22 juin 2025 contre l’église Saint-Élie de Dweila, à Damas, qui a coûté la vie à 22 chrétiens. Il s’agissait de la première attaque de cette ampleur contre une église depuis le départ de Bachar el-Assad.
À Damas, l’église Saint-Cyrille également visée
La situation à Maared fait écho à une menace similaire, rédigée une semaine plus tôt sur les murs de l’église Saint-Cyrille, à Damas: «Il ne restera plus de polythéistes en Syrie, si Dieu le veut. Notre rencontre est proche, porcs de la croix.»

Selon la théologie coranique, les chrétiens seraient en effet polythéistes: la Trinité ne serait pas un Dieu unique en trois personnes distinctes mais se composerait de plusieurs divinités.
Cette menace de mort était accompagnée d’une autre phrase, difficile à déchiffrer, débutant par la profession de foi islamique: «Il n’y a de dieu qu’Allah et Mahomet est son messager.»
Les caméras de sécurité ont enregistré la scène. On y voit un jeune homme escalader le mur de l’église en pleine nuit, avec facilité, comme s’il connaissait la configuration des lieux. L’intrus a également vandalisé l’intérieur de l’église avec une pierre qu’il avait apportée.
Les chrétiens sur place de plus en plus inquiets
Ces menaces, qui évoquent la possibilité d’un nouvel acte violent, accentuent les craintes des chrétiens syriens, déjà douloureusement marqués par l’attentat contre l’église Saint-Élie de Dweila il y a quelques mois, et par le meurtre de trois jeunes chrétiens dans la vallée de Wadi al-Nasara plus récemment.