Le 26 juillet, le chef du district de Bantul, dans la province de Yogyakarta, a retiré à une église pentecôtiste le permis l'autorisant à se réunir. Il a justifié sa décision en prétendant que l'église ne répondait pas aux critères s'appliquant aux lieux de culte car les paroissiens se réunissaient chez un particulier et non dans un bâtiment public. Depuis, les membres se sont répartis dans les églises alentours.

Un revirement pour le moins surprenant quand on sait combien il est difficile pour une église d'obtenir un permis. Cette fermeture est donc incontestablement liée au fait que des musulmans radicaux se sont plaints de la présence de cette église dans le quartier et qu' ils menaçaient de descendre dans les rues pour demander sa fermeture.

Déjà début juillet, à Jakarta Ouest, une autre église, l'église protestante Famille de Dieu avait été fermée par les autorités. Des musulmans radicaux avaient manifesté dans les rues pour exiger du maire qu'il retire son permis à l'église, alors qu'elle était en règle et acceptée par les habitants du quartier.

Un test pour le gouvernement

«C'est la seconde fois que l'église famille de Dieu se voit chassée de son bâtiment» nous raconte son pasteur Timotheus Halim, «et à chaque fois, le groupe radical des défenseurs de l'islam fait parti des manifestants».

«C'est un test pour le gouvernement», affirme un responsable chrétien, qui ajoute: 

«Nous allons voir si les autorités sont vraiment déterminées à faire respecter l'état de droit dans le pays.»

En réalité, le vrai défi qui se présente au gouvernement du président Jokowi, qui entame son second mandat, n'est pas tant la situation économique du pays que la montée au sein de la société d'un islam conservateur et radical. De plus, les autorités semblent placer l'harmonie religieuse au dessus de la liberté religieuse. Un concept qui peut devenir dangereux s'il signifie que la religion majoritaire a le droit de faire taire les religions minoritaires.

Source: UCAN