
Des hommes armés ont fait irruption dans le centre de désintoxication chrétien «Shaddai» à Culiacan, y assassinant 10 personnes dont le directeur et le fondateur.
Le centre de désintoxication «Shaddai» de la ville de Culiacan dans l’État de Sinaloa, est ouvertement chrétien. Fondé par Guillermo Rodríguez Gaxiola, ancien toxicomane devenu membre respecté de la communauté chrétienne, le centre est orné de nombreux versets bibliques.
Une attaque meurtrière
Le 7 avril à 2 heures du matin, des hommes armés et masqués font irruption dans le centre «Shaddai». Le directeur, Raul Ponce, leur demande grâce, en leur expliquant que seuls des «hommes de Dieu» y sont présents, mais il n’obtient pas gain de cause. Il est exécuté avec huit autres personnes.
Un survivant explique: «Ils nous ont tous dit de nous lever et de descendre au rez-de-chaussée. Dès qu'ils nous y ont alignés, les coups de feu ont commencé. Ils voulaient tous nous tuer, mais ils ont pris la fuite quand le fusil s'est arrêté de fonctionner.»
L'après-midi de l’attaque, Guillermo Rodríguez Gaxiola, ancien directeur du centre de réhabilitation, est lui-même attaqué et enlevé. Les autorités retrouvent son corps quelques heures plus tard. Il dénonçait ouvertement la corruption et le trafic de drogue.
Les associations chrétiennes dans le collimateur des cartels
Cette tragédie a lieu dans un contexte de violence généralisé dans l’État de Sinaloa, où les cartels ont entraîné la mort d’un millier de personnes depuis septembre, d’après le procureur général de l’État. Les associations chrétiennes comme le centre «Shaddai» sont dans le collimateur des cartels qui les considèrent comme des menaces car elles détournent les jeunes de la consommation de drogue et de la criminalité.
Cette récente attaque accentue la peur des chrétiens de la région. David Durán (pseudonyme), un pasteur local et partenaire de Portes Ouvertes, explique: «Les églises perdent des membres. Les gens ont cessé de se rassembler. Certains ont peur de quitter leur maison, d'autres ont même pris la fuite. Bientôt, les cultes ne se tiendront peut-être plus qu'à huis clos.»