À cause de l’augmentation de la violence et de l'insécurité, liée à l’activité des cartels de la drogue, de nombreux chrétiens de la région vivent leur foi dans la peur. Car dans de nombreux cas, ils sont considérés comme des cibles pour s'être opposés aux activités illégales de ces groupes.

Le dilemme de l'autodéfense 

L'absence de justice et la présence insuffisante de l'armée et de la Garde nationale dans la région ont poussé plusieurs communautés de l'État à créer des groupes d'autodéfense. Cette situation a conduit les membres de la communauté chrétienne de la région à un dilemme, comme l’explique le pasteur Humberto Ruiz: 

«Les communautés sont en alerte permanente et certains chrétiens sont prêts à rendre le mal pour le mal. D'autres sont totalement découragés.»

Les chrétiens vont-ils rester des disciples du Prince de la Paix ou revenir à la dure loi du Talion?  

Conflits et barrages 

Outre les défis posés par le trafic de drogue, le Chiapas est également confronté à des conflits internes. La corruption, le manque de qualité des services publics et la mauvaise gestion des ressources entraînent souvent des manifestations contre le gouvernement. Les barrages routiers sont l'une des principales stratégies de la communauté pour exprimer son mécontentement. Le ministère de Portes Ouvertes au Chiapas implique de parcourir de longues distances, qu’il s’agisse de recherche et de plaidoyer, ou de formation et de distribution d’aide d’urgence. Lors de ses déplacements dans l'État, l'équipe s'est heurtée à ces barrages routiers, qui affectent ses activités et son temps de déplacement.

«En plus des barrages, nous devons éviter de voyager la nuit parce que les routes ne sont pas sûres à cause des groupes criminels organisés. Et parfois nous arrivons en retard à un événement», explique Asuncion Martinez, coordinatrice pour l'équipe mexicaine de Portes Ouvertes.

Pour toutes ces raisons, notre équipe mexicaine cherche des alternatives pour surmonter les défis causés par les conflits dans l'État du Chiapas. Ceci afin de continuer à servir l'Église persécutée dans le pays, à travers le Centre de formation biblique de Comitán, l’établissement de relations stratégiques avec les pasteurs et la distribution de matériel dans les différentes régions difficiles d'accès.