Tabitha Nazir Gill, infirmière chrétienne accusée de blasphème, a été agressée par d’autres soignants de la maternité de Karachi où elle travaille. La scène a été filmée et postée sur les réseaux sociaux. Rien sur la vidéo ne corrobore les accusations des agresseurs. En réalité, l’infirmière aurait seulement annoncé à une patiente qu’elle prierait pour elle. Des soignants présents à ce moment-là ont aussitôt bondi sur l’infirmière chrétienne. Celle-ci a cherché à s’échapper mais ses collègues l’ont poursuivie, l’ont frappée et l’ont traînée du troisième au premier étage dans les escaliers.

Aucun propos blasphématoire 

Malgré les accusations de ses agresseurs, relayées par les médias pakistanais, Tabitha Nazir Gill assure qu’elle n’a tenu aucun propos blasphématoire. Sur les vidéos postées sur les réseaux sociaux, elle ne dit pas un mot sur le prophète de l’islam, Mahomet. Mais les accusateurs ont réussi à convaincre la police d’ouvrir une enquête pour blasphème: Tabitha Nazir Gil aurait dit que Mahomet «n’était pas un prophète.» 

Les collègues de Tabitha faisaient pression sur elle depuis des mois pour qu’elle démissionne. La foi de l’infirmière chrétienne était la raison de ces tensions. Au Pakistan, pays dont l’islam est religion d’État, les chrétiens sont régulièrement accusés de blasphème. Un délit qui peut conduire à de lourdes peines de prison, voire à la condamnation à  mort. Mais d’après des avocats pakistanais, la loi sur le blasphème sert souvent de prétexte pour régler ses comptes avec les accusés… la plupart du temps sans avoir à fournir la moindre preuve.

Source: Observers.france24.com