Le mardi 30 janvier 2024, une église de Bayeti, au Nord-Est de la RDC était en pleine réunion quand les extrémistes d’ADF ont attaqué. Le pasteur principal, sa femme et un nombre indéterminé de chrétiens ont été enlevés. Cinq personnes ont été tuées, dont les deux enfants du pasteur. 

Attaques en série

Entre le 28 et le 30 janvier, les ADF ont tué au moins 12 chrétiens lors d'une série d'attaques dans les villages de la région. Les extrémistes, armés de fusils et de machettes, ont tué les chrétiens alors qu'ils se trouvaient dans leurs fermes. Le pasteur Paluku explique que certaines des personnes décédées étaient allées récolter des haricots dans les champs, l'agriculture étant leur principale source de revenus. Le pasteur Paluku déplore: 

«Les chrétiens ne peuvent plus se rendre dans leurs exploitations. Le coût de la vie est très, très élevé… Que Dieu nous vienne en aide!»

«Cette énième attaque contre le village de Bayeti a entraîné la fermeture de l'église. La plupart des habitants avaient fui vers Oicha, qui était considérée comme sûre. Aujourd'hui, la situation s'est aggravée. Les jeunes d'Oicha se sont rendus dans les villages attaqués le mercredi 31 janvier 2024 pour récupérer les corps et les déposer à la morgue», explique Jean-Paul, un chrétien local.  

Déplacements massifs de population

Deux semaines plus tôt, le mardi 16 janvier 2024, les ADF avaient perpétré une double attaque meurtrière dans des villages de la province de l'Ituri. Neuf chrétiens ont perdu la vie et plusieurs otages (au moins 18) ont été enlevés en plein jour. En pleine activité agricole, deux chrétiennes ont été surprises par les ADF, le vendredi 12 janvier 2024. L'une a été tuée à la machette et l'autre par balle. Le 08 janvier 2024, les ADF avaient déjà tué trois chrétiens dans un village du Nord-Kivu. 

Après l'attaque de Bayeti, d'autres attaques de militants ADF ont été signalées dans la région, faisant 7 morts, alors que 12 personnes ont été enlevées. 

Le pasteur Jean Marie Ekole note que les nombreuses attaques contre les communautés chrétiennes dans l'Est de la RDC continuent de provoquer des déplacements massifs de population. Dont beaucoup vers les villes de Beni et d'Oicha.