Nous sommes des êtres relationnels. C’est encore plus vrai pour les enfants: des relations bienveillantes et équilibrées participent à leur bon développement. Or, dans 72% des pays de l’Index Mondial de Persécution des Chrétiens, les enfants chrétiens sont confrontés à l’exclusion sociale.

Comment les enfants vivent-ils cette persécution?

Pour les enfants de l’Église persécutée, vivre et afficher sa foi est synonyme de solitude, de rejet et d’un accès limité aux ressources.

En Mauritanie ou à Cuba, les enfants chrétiens comprennent vite que, dès que leur foi est découverte, leurs amis les regardent soudainement comme des ennemis. Dans la péninsule arabique, les enfants de convertis d’arrière-plan musulman peuvent subir de la maltraitance à l’école mais aussi dans l’espace public (supermarchés, aires de jeux). Dans le Nord du Cameroun, la conversion de leurs parents est vue comme une honte. Les enfants de convertis sont donc traités comme des parias.

L’exclusion subie par les enfants de l’Église persécutée brise leurs liens sociaux et leurs relations, et les rend plus vulnérables.

Une foi ébranlée

Un expert de Portes Ouvertes pour les Comores explique:

«L’expulsion des enfants chrétiens par leur famille ou leur communauté peut les freiner dans leur envie d’aller plus loin avec la foi chrétienne.»

Des jeunes qui ont subi l’exclusion sociale dans leur enfance risquent aussi d’avoir des difficultés à s’investir dans leur vie d’église.

Des conséquences sur leur bon développement

L’isolement, le rejet et l’exclusion provoquent des répercussions psychologiques et physiques tant chez les adultes que chez les enfants.

Les enfants qui ont expérimenté la persécution sont plus sujets à l’âge adulte aux maladies cardiovasculaires, à la dépression, à des difficultés dans la prise de décision ou encore à une mauvaise estime de soi.

D’autant plus que les enfants font partie des plus vulnérables. La persécution les coupe souvent du «filet de sécurité» que représentent habituellement les adultes (famille, professeurs, etc.). Isolés, ils sont plus facilement visés par d’autres formes de persécution.

Citoyens de seconde zone

La mise à l’écart sociale et l’exclusion de la communauté ont aussi des conséquences sur l’avenir de toute génération. Comme les enfants chrétiens ont des opportunités limitées dans l’accès à l’éducation et à l’emploi, leur exclusion paupérise et marginalise à terme toute la communauté chrétienne dans certains pays. 

En Égypte ou au Pakistan, beaucoup de chrétiens se retrouvent cantonnés aux métiers à risque, sous-payés ou considérés comme dégradants.

Tenir bon malgré l’exclusion

Tara est une jeune Indienne de 14 ans: elle souffre d’exclusion au sein de sa propre famille parce qu’elle est devenue chrétienne. Personne ne lui adresse la parole. L’accès à la cuisine lui est interdit car elle est accusée de polluer l’eau et les aliments avec sa «foi impure».

Elle raconte son quotidien d’enfant de l’Église persécutée: «On m’a mise dans une chambre à part, où personne ne vient me parler. Personne ne me prend dans les bras ni même ne me regarde. Comme mes parents refusent de financer mes études, je dois moi-même faire un travail manuel pendant les vacances pour payer l’école.»

Pourtant, elle a résolument choisi de ne jamais abandonner sa foi en Jésus. Le témoignage de Tara rappelle que Dieu prend soin de Ses enfants et les fortifie:

«Je sais que Jésus est le vrai Dieu. Je ne L’échangerais contre rien au monde, car rien n’est comparable à la paix que je reçois en Lui.»