Bien cachés dans un garage quelque part dans un pays du Golfe Persique, 100 colis sont prêts à être distribués. «Ils sont destinés à des pasteurs et des responsables chrétiens qui sont mis sur la touche», déclare Hana (pseudonyme), notre partenaire local. «Chacun de ces colis est un message d'espoir et de miséricorde pour nos destinataires. Ils contiennent suffisamment de nourriture et de savon pour permettre aux familles de survivre au moins deux mois. Nous avons prévu plusieurs dizaines d'autres distributions de ce type.»

«Certaines communautés ont été négligées car chrétiennes»

Ce travail doit être fait en secret et toutes les personnes impliquées courent le risque d'être emprisonnées par les autorités, qui ne veulent pas que le monde sache ce qui se passe réellement dans leur pays. Hana ajoute: 

«Notre gouvernement essaie d'aider les personnes dans le besoin. Mais certaines communautés reculées ont été négligées lorsqu'elles ont été identifiées comme chrétiennes.»

Il existe un risque supplémentaire dans ces circonstances particulières. En prenant la route, les travailleurs risquent d'attraper eux-mêmes le virus. «Ils portent des gants et des masques faits maison. Dans les centres de formation professionnelle soutenus par Portes Ouvertes, les femmes ont confectionné de nombreux masques. Une fois confinées chez elles à cause de l'épidémie, elles ont continué à produire des masques pour les équipes. Malheureusement, nous n'avons pas de combinaisons de protection, mais nous désinfectons les sacs et les voitures. Nous avons confiance en Dieu. Il a tant fait pour nous!», affirme Hana.

Les infirmières chrétiennes mises en 1ère ligne

Selon elle, il est très important d'expliquer aux chrétiens comment combattre ce virus. «Nous ne leur donnons pas seulement de la nourriture, mais aussi une présentation rapide à distance sur les protocoles de sécurité et d'hygiène pour les encourager à agir avec sagesse», explique Hana qui toutefois précise: «Il est très douloureux de voir comment la communauté chrétienne a été discriminée dans cette situation.» Au téléphone, une infirmière chrétienne épuisée confie, en pleurs:

«Nous avons découvert que c’est à nous, infirmières chrétiennes, que l’on confie les cas de covid-19, parce que les autres infirmières ne veulent pas courir le risque d’être contaminées.»

Des messages de désespoir et d'espoir alternent tout au long de la journée. «J'ai déjà entendu des gens pleurer, mais là c'est autre chose, quelque chose de beaucoup plus profond. En même temps, je suis très fière de nos équipes qui donnent de l'espoir aux chrétiens persécutés. Je suis étonnée de tout ce que ces personnes accomplissent», avoue Hana.

Même dans ces circonstances difficiles, Hana et son équipe pensent aux chrétiens du monde entier: «Notre équipe prie pour vous 24 heures sur 24.»