Quatre églises, deux monastères et 500 maisons sur une colline qui domine la plaine de Ninive, voici Alqosh, la ville du prophète Nahum* dont la tombe est toujours visible. Aujourd’hui ses habitants voient s’élever des colonnes de fumée provenant des combats, alors que les forces kurdes et l’armée irakienne soutenues par une coalition internationale livrent bataille pour reprendre Mossoul au groupe État Islamique.

Rester pour incarner l’espoir

Ici, à dix minutes de route de la ligne de front actuelle, les mesures de sécurité sont strictes. Le père Araam, l’un des prêtres d’Alqosh, explique sa détermination à rester : « Depuis l’indépendance de l’Irak en 1932, les chrétiens n’ont jamais été respectés. Ils n’ont connu que la guerre et la persécution. Aussi longtemps que je serai capable de donner un verre d’eau à celui qui a soif, je servirai Jésus à Alqosh. » La foi et l’identité chrétienne ont soudé la communauté. « Quand l’État Islamique a été proclamé en 2014, nous avons décidé de rester pour continuer à être des témoins, un espoir vivant pour les fidèles », ajoute le père Gabriel, un autre prêtre.

Comme de l’or épuré

Le père Araam reprend : « Les chrétiens d’Alqosh ont été passés au creuset, comme l’or. C’est douloureux, mais il en ressort de l’or épuré. Je vois les gens transformés par leur foi et dans leur comportement. Ils ont expérimenté que, lorsque tout s’écroule et que les balles sifflent, Dieu est leur seul appui. »

« Nous avons besoin d’un soutien international »

Chacun s’accorde à dire que, même si l’État Islamique est défait, la vie sera difficile pour les chrétiens d’Irak sans une protection politique, voire militaire. « Nous avons besoin d’un soutien international. Merci pour votre amour qui nous aide à garder l’espoir de vivre et d’avoir un avenir ici », dit le père Araam.

*Nahum 1: 1