En cette fin de ramadan, Ahmed (pseudonyme) doit se montrer très vigilant. La famille de ce chrétien d’arrière-plan musulman sait qu'il va à l’église et lit la Bible. Mais elle ignore qu'il a complètement abandonné l’islam et ses rites pour suivre Jésus.

Manger ou boire, un défi

Ahmed explique: 

«Depuis que je crois en Christ, je ne jeûne plus pendant le ramadan.»

Il précise: «Mes proches font pression sur moi et m'interrogent d’un ton accusateur: "Pourquoi manges-tu?"» Alors pour éviter les conflits, Ahmed doit rejoindre ses amis chrétiens pour manger chez eux. Ou bien sortir avec eux, ce qui constitue un autre défi. Il explique: «Nous sommes épiés par tous ceux qui nous entourent. Si nous sommes fatigués et assoiffés et que nous buvons, ils nous regardent avec mépris comme si nous avions commis une faute très grave. Et si nous mangeons en public, nous prenons le risque d’être envoyés en prison.» Car les habitants de certains quartiers ne se contentent pas de regarder d'un mauvais œil ceux qui ne jeûnent pas. Ils ont tôt fait de les interroger sur les raisons pour lesquelles ils transgressent le ramadan. Voire de les dénoncer à la police.

Le défi de la prière

Ahmed est confronté à un autre défi: la prière. Pendant le ramadan, ses proches lui posent souvent la question: «Pourquoi ne pries-tu pas?» Ahmed doit répondre à chaque fois: «Je suis occupé, j'ai quelque chose à faire». Il ne peut risquer de révéler qu’il est un disciple de Jésus.

Mais c’est le matin qui est le moment le plus difficile pour Ahmed, comme pour beaucoup de chrétiens irakiens: pendant le ramadan, les commerçants n'ouvrent pas leurs magasins avant l'après-midi, et peu de musulmans sortent tôt le matin. Ce qui rend les chrétiens identifiables. Plus que jamais, il essaie donc de rester très prudent. Comme Ahmed, de nombreux chrétiens d’arrière-plan musulman doivent prendre mille et une précautions. Certains, sous pression, font semblant de participer au ramadan. Car si leurs proches apprennent qu'ils sont devenus chrétiens, ils risquent de les chasser de chez eux et de les renier. Ou bien pire encore… Aidons les chrétiens irakiens à relever avec sagesse le défi de rester fermes dans leurs convictions, en les soutenant dans l'intercession.