L’état de santé d’Amin Afshar Naderi était devenu critique : après 12 jours sans aucune alimentation, il avait perdu beaucoup de poids et sa tension était tombée au plus bas. Les deux chrétiens avaient entamé leur grève de la faim le 5 février pour protester contre le refus des soins médicaux dont ils avaient besoin et contre le caractère inique de leur détention.

Le 14 février, ces deux hommes ont reçu la visite d’Ali Akbar Bakhtari, chef du Bureau du Procureur général, qui a promis d’enquêter sur leur cas et celui d’autres chrétiens détenus en raison de leur foi. Ils ont mis un terme à leur grève de la faim le 17 février.

En détention « provisoire » depuis 6 mois

Amin Afshar Naderi et Hadi Asgari faisaient partie d’un groupe de cinq chrétiens arrêtés en août dernier alors qu’ils pique-niquaient dans le massif montagneux de l’Elbrouz, au Nord-Est de Téhéran. Les trois autres, Amir Saman Dashti, Ramil Bet-Tamraz et Mohammad Dehnavi, ont été libérés sous caution fin 2016, mais Amin Afshar Naderi et Hadi Asgari n’ont pas pu réunir les fonds suffisants (30 000 € chacun) pour retrouver la liberté. Pour autant, aucune charge n’a été retenue contre ces cinq chrétiens, malgré plusieurs interrogatoires durant leur détention. C’est uniquement à cause de leur foi qu’ils sont en prison.

La difficile condition des chrétiens prisonniers en Iran

Amin Afshar Naderi et Hadi Asgari ne sont pas les premiers chrétiens à faire la grève de la faim en détention. En juin 2016, Maryam Naghash Zargaran, une chrétienne de 39 ans incarcérée depuis plus de trois ans, a utilisé ce moyen pour obtenir une permission et recevoir le traitement médical que nécessitait sa santé. Elle avait eu gain de cause, mais les autorités l’ont forcée à regagner la prison avant la fin des soins. En outre, les six semaines de permission ont été ajoutées à sa peine. Maryam devrait être libérée l’été prochain.