Les tensions restent vives à Kot Amam Din, un village situé dans l’Est du Pakistan, au Pendjab. C’est à nouveau une accusation de blasphème qui a servi d’étincelle, lorsqu’Usman Masih (30 ans) a été suspecté d’avoir envoyé des messages blasphématoires contre l’islam sur Facebook.

Le feu aux poudres

Bien qu’Usman ait apparemment quitté la foi chrétienne pour pouvoir se marier, ses proches ont été désignés « coupables par association ». Waris, le cousin d’Usman, explique : « Mon oncle et sa femme ont été convoqués par leurs propriétaires, qui leur ont dit de partir du village, sinon ils en subiraient les conséquences. Depuis, au moins dix familles chrétiennes ont dû fermer leur maison et aller se réfugier chez leur parenté pour une durée indéterminée ».

Trois interventions en un mois

C’est la troisième fois en un mois que la police de la province du Pendjab a dû intervenir pour assurer la sécurité des chrétiens suite à des accusations de blasphème.

Le 6 mai, un détachement de policiers a été déployé à Mandi Bahauddin pour protéger la communauté chrétienne. Imran Masih, un chrétien, avait été accusé d’avoir regardé sur son téléphone mobile le discours d’un pasteur américain controversé, qui prêche contre l’islam.

Le 16 mai à Gujrat, c’est une jeune femme qui a été accusée pour avoir utilisé une bannière publicitaire portant le nom du Prophète Mohammed comme revêtement de sol.

Cette fois encore la police est intervenue, déclarant que « la communauté chrétienne est en sécurité, protégée par un détachement de policiers sur place. » Mais les familles ont préféré fuir, craignant des représailles, et espérant pouvoir rentrer bientôt chez elles.

Légende photo : Une famille pakistanaise