Pour le pasteur de l’église de Mary, ville située sur l’ancienne route de la soie, l’avertissement donné par les agents de la police secrète turkmène sonne comme une menace : « Nous vous demandons de ne pas mettre en place le camp que vous prévoyez pour les enfants cet été. Sinon, cette conversation sera différente. »

En 2013, des officiers de police avaient déjà mené une « visite » sur le site où se déroulait le camp des enfants, organisé par la même église.

Ces menaces interviennent alors que la loi sur la religion, entrée en vigueur le 12 avril, confirme l’interdiction de toute activité religieuse non enregistrée et apporte de nouvelles restrictions. Ainsi, le nombre de fondateurs requis pour reconnaître une nouvelle assemblée passe de 5 à 50, et toute littérature religieuse doit être agréée par une commission gouvernementale. Cependant, aucun texte de cette nouvelle loi n’a encore été publié.

« Corée du Nord de l’Asie Centrale »

Comme pour les Nord-Coréens tenus de vénérer leur « leader », le Turkménistan est le seul pays d’Asie Centrale à maintenir un culte de la personnalité autour de ses dirigeants. Cette dévotion est alimentée par le livre « Ruhnama » (le livre de l’âme) écrit par l’ancien président Niazov, dont l’idéologie a influencé la société avant que son enseignement soit progressivement réduit dans les écoles et les universités.

L’actuel président Berdymukhamedov, a pris soin de « déménager » la statue de son prédécesseur dans la banlieue d’Achkhabad, la capitale, avant de faire ériger à son tour une statue à sa gloire inaugurée en 2015.

Les chrétiens représentent environ 2 % de la population du Turkménistan. La plupart d’entre eux appartiennent à des minorités ethniques, principalement russe, tandis que le nombre de chrétiens locaux stagne. (Sources : Forum 18 et Portes Ouvertes)

Légende photo : groupe d’enfants turkmènes