Chaque jour, les partenaires de Portes Ouvertes continuent de recevoir des appels à l’aide. D’après Heena (pseudonyme), une de nos partenaires locales, « C’est difficile de pouvoir répondre à toutes ces requêtes. Pourtant, nous n’avons pas le choix. Nous devons continuer d’aider tous nos frères et soeurs. Malgré les risques, nous poursuivons nos distributions de colis d’aide d’urgence autant que nous le pouvons. Ces colis contiennent des aliments de base (riz, huile, légumineuses, blé…) ainsi que des produits d’hygiène.»

Par le biais de partenaires locaux, Portes Ouvertes a pu apporter à 800 familles chrétiennes des colis leur permettant de vivre pendant plus d’un mois. 

Grâce à cette aide, ils échappent à la famine

Les chrétiens indiens sont conscients que cette aide est possible grâce à leurs frères et sœurs du monde entier. Heena confirme: 

«Les bénéficiaires de ces aides sont très reconnaissants envers les donateurs. Ces aides permettent à beaucoup de chrétiens indiens d’échapper à la famine.»

Heena a rassemblé quelques témoignages de ces chrétiens qui ont pu survivre grâce aux dons que Portes Ouvertes a reçus. En voici quelques-uns:

  • Anuj: «Je travaille pour l'Église de Christ dans mon village, et j’ai également un emploi à temps partiel. Cet emploi me permet de subvenir aux besoins de ma famille car j’ai 12 personnes à charge. Le mois dernier, ma femme donnait naissance à notre dernier né. Mais un mois après, le gouvernement décrétait un confinement à cause du Covid-19. Je ne pouvais plus travailler et ni nourrir ma famille. De plus, je ne pouvais pas exercer mon ministère. Notre situation financière était désastreuse et nous luttions contre la faim. Heureusement, par la grâce de Dieu, nous avons reçu des denrées de base. Ces produits ont permis à ma famille de survivre un mois de plus.»
      • Ashish: «Je suis pasteur dans mon village et les villages environnants. Mes seuls revenus étaient les dons que je recevais lors des cultes le dimanche, ou lors des réunions de semaine. Ces dons étaient principalement en nature et je ne pouvais faire de réserves pour une situation d’urgence. Avec le confinement, il m’était impossible de rendre visite aux membres de mon église. Récemment, je ne me sentais pas bien. Pour cette raison, j’ai dépensé le peu que j’avais pour me soigner. Le confinement était comme si un gros nuage noir planait au-dessus de moi. Alors que je me demandais comment je pourrais subvenir aux besoins de ma famille, Dieu a répondu à mes prières grâce à l’aide de Portes Ouvertes. Dieu soit loué pour les bénédictions dont Il nous comble. Les produits de première nécessité que nous avons reçus sont largement suffisants et vont permettre à ma famille d’être rassasiée pendant plus d’un mois.»
      • Daya: «Je travaille comme journalier dans le domaine agricole. C’est de cette façon que je nourris ma famille. Dans ma famille, nous sommes quatre: ma femme, nos deux enfants et moi-même. A cause du confinement, nous avions faim et mes enfants étaient malades. Nous n’avons plus rien, ni nourriture, ni argent car je ne peux plus travailler. Je remercie le Seigneur de nous avoir aidés, en nous donnant ce dont nous avions besoin via Portes Ouvertes.  Je veux aussi remercier chaleureusement tous ceux qui ont contribué à cette aide.»
      • Mohan: «Je suis pasteur et notre famille est composée de quatre personnes. Notre principale source de revenu est l’offrande collectée chaque dimanche durant le culte. Durant ce confinement, nous étions tous les quatre à la maison et nos réserves ont rapidement diminué. Nous avons prié le Seigneur ardemment pour qu’Il pourvoit à nos besoins. Nous remercions Dieu et tous les donateurs pour ce soutien, ainsi que l’équipe qui nous a aidés durant ces temps difficiles.»
      • Rama: «Je travaille en tant que charpentier de manière journalière, ce qui me permets d’avoir chaque jour de quoi me nourrir. Ces derniers jours, le confinement complet a créé de nombreux problèmes pour beaucoup de familles. Mon salaire permettait aux quatre membres de ma famille de vivre mais maintenant, sans travail, c’est difficile pour une famille de survivre sans rien. Je remercie le Seigneur car Il a répondu à nos besoins en vous envoyant vers nous. Ces produits de première nécessité sont d’une grande aide pour ma famille. Nous remercions votre organisation et toutes les personnes qui y collaborent ; vous faites un travail merveilleux pour vos frères et sœurs, dans ces temps particuliers.»
      • Rohan: «Je dirige une église de maison en tant que pasteur indépendant dans un bidonville. Pour nourrir ma famille, je vends également des livres et des journaux dans une station de bus. C’est un emploi journalier. Le confinement imposé à cause de la pandémie m’a forcé à stopper ces activités. Or, je suis le seul à gagner de l’argent dans ma famille. J’ai onze personnes à charge. Ces derniers jours ont été compliqués car nous avons manqué de nourriture. Nous remercions Dieu pour Son aide et nous n’oublions pas toutes les personnes qui nous ont permis d’avoir ces produits de première nécessité.»

      La crise continue en Inde

      La situation sanitaire de l’Inde se détache des autres pays du globe: le nombre de nouveaux cas approche les 15.000 par jour. Et cela ne concerne que les personnes ayant été testées. Dans ce contexte, les partenaires de Portes Ouvertes tentent d’atteindre les chrétiens persécutés qui, souvent, sont négligés lors des distributions d’aide d’urgence. Ces partenaires prennent des risques à la fois sanitaires et sécuritaires pour sauver la vie de nos frères et sœurs.

    «A cause du confinement mis en place pour juguler la pandémie, les communautés chrétiennes, déjà défavorisées en temps normal, affrontent aujourd’hui une épreuve bien plus difficile que les précédentes», confirme Heena. Elle ajoute: «Cela s’ajoute à la persécution que vivent ces chrétiens du fait de leur foi. Des millions de personnes ne peuvent aller travailler donc ils n’ont aucun revenu. C’est particulièrement vrai pour les travailleurs journaliers, dont la seule source de revenu est l’emploi. De même, les pasteurs indépendants sont gravement impactés par cette crise car le confinement interdit les réunions. Or, il s’agit de la seule source de revenu pour ces pasteurs.»