Des cendres gisent au sol avec quelques bouts de bois épars en pleine nature. Ces cendres sont celles de Samari Kasabi, une chrétienne, âgée de 55 ans. Le drame a eu lieu le dimanche 16 octobre 2016, dans le village de Dokawaya, situé dans le district de Sukma de l’Etat Chhattisgarh en Inde. Samari a été trainée hors de son domicile, déshabillée, battue puis brûlée par des extrémistes hindous de son village. Ils lui reprochaient sa foi chrétienne.

Il retrouve ses vêtements

C’est son fils qui a retrouvé les vêtements de sa mère rassemblés dans un sac, alors qu’elle avait disparue. Le chef du village a confirmé le meurtre. Ce n’est pas la première fois que cette famille subit une agression. Son fils et sa belle-fille avaient été kidnappés quelques temps plus tôt par des militants maoïstes mandatés par les membres du village. Ces derniers les avaient relâchés après avoir découvert qu’ils priaient pour le bien-être de la communauté et ne constituaient aucun danger pour celle-ci.

Derniers à tenir ferme

Portes Ouvertes a rendu visite à Sukura, le fils de la victime, afin de l’épauler dans cette période de deuil. Emu, ce père de famille a témoigné : « Depuis le jour où je suis devenu chrétien, aucun responsable d’église ne nous a visité. C’est la première fois que quelqu’un vient prier pour nous. Merci beaucoup.» Sukura et sa famille sont les seuls chrétiens du village qui continuent à tenir ferme dans leur foi malgré les persécutions.

Le village où s’est déroulé le drame est isolé. Les routes sont difficilement praticables. Le lieu n’a aucune couverture téléphonique. L’histoire de Samari aurait pu disparaître avec ses cendres. Mais la voix de celles-ci crie de la terre jusqu’à nous. Elles rappellent l’atroce et vive persécution auxquelles les chrétiens indiens sont confrontés dans plusieurs États du pays. Elles soulignent l’importance du soutien fraternel, notamment par la prière.