
Le 26 juillet dernier, les autorités du Chhattisgarh ont arrêté deux nonnes catholiques et un pasteur, à la gare de la ville de Durg.
Les religieuses Preeti Mary et Vandana Francis, et le pasteur Sukhman Mandavi accompagnaient trois jeunes femmes chrétiennes jusqu’au district d’Agra, où elles devaient commencer à travailler dans un couvent. Toutes trois, âgées de plus de 18 ans, avaient l’accord écrit de leurs parents.
Les ennuis ont commencé lorsqu’un contrôleur de billets de train a alerté un groupe extrémiste hindouiste, qui est rapidement arrivé à la gare et a accusé les deux nonnes et le pasteur de traite d’êtres humains et de conversion religieuse forcée. Le groupe a été inculpé en vertu de plusieurs lois:
- Bharatiya Nyaya Sanhita Section 143 (traite des êtres humains),
- Section 4 de la loi sur la liberté religieuse du Chhattisgarh (interdiction de la conversion religieuse par la force, la fraude ou la séduction),
- Loi sur la prévention du trafic immoral.
Pressions et agressions
L’une des jeunes femmes a par la suite déclaré que les extrémistes les avaient contraintes à faire de fausses déclarations contre les religieuses et le pasteur. Elle a également rapporté avoir été agressée pendant sa garde à vue.
Les jeunes femmes ont été placées dans un refuge géré par le gouvernement, tandis que les nonnes et le pasteur ont été placés en détention provisoire jusqu’au 2 août puis libérés sous caution. Les conditions de cette libération conditionnelle sont lourdes: ils ont dû fournir aux autorités leurs passeports et 50.000 roupies chacun (environ 490€).
Le gouvernement interpellé, les chrétiens inquiets
À la suite de ces arrestations, plusieurs partis et dirigeants politiques ont fait part de leurs préoccupations au Parlement. De nombreux dirigeants et organisations chrétiennes ont appelé le Premier ministre et le président indien à intervenir, en demandant une enquête sur cette affaire.
Les chrétiens indiens ont condamné ces arrestations et affirment qu’elles reflètent une tendance croissante au harcèlement des communautés minoritaires dans les États indiens gouvernés par des partis alignés sur l’Hindutva. Il s’agit d’un mouvement politique qui affirme que l’Inde appartient aux hindous.
Aarav (pseudonyme), partenaire local de Portes Ouvertes, témoigne: «Toutes les religieuses catholiques et tous les missionnaires chrétiens sont désormais considérés comme impliqués dans des conversions forcées et la traite des êtres humains sous prétexte de service social. Cela a terni l'image du service humanitaire des chrétiens en Inde.»
«Plusieurs groupes affiliés à l'Hindutva sont actifs dans l'État du Chhattisgarh, où ils attaquent constamment les chrétiens, font irruption dans les églises pendant les offices et ferment des églises.»
Ils demandent nos prières!
Aarav ajoute: «Les récentes attaques contre les chrétiens, ainsi que la nouvelle des arrestations, ont semé la peur et constituent une grave menace pour la liberté de religion de chaque individu.» C'est pour cela que l'Église indienne a un message pour nous:
«Nous vous demandons de prier pour les églises, en particulier les centres chrétiens, qui sont pris pour cible et surveillés en permanence par les extrémistes. Les écoles, les hôpitaux et les institutions chrétiennes sont également dans le collimateur des extrémistes hindouistes. Ces groupes font pression sur les gens pour qu'ils témoignent faussement contre les pasteurs, les croyants et les institutions chrétiennes.»
«Nous vous demandons donc de soutenir toute la communauté chrétienne dans vos prières.»