
Au Rajasthan, un durcissement de la loi anticonversion éveille la haine: le 21 septembre dernier, à Jaipur, des extrémistes hindous ont fait irruption lors d’un culte.
Ce matin-là, une vingtaine de chrétiens étaient réunis dans une petite église de Jaipur. La quiétude et la paix régnaient pendant le culte pendant que les chants de louange s’élevaient comme à leur habitude. Le silence était à peine installé pour un moment de prière quand des cris ont éclaté de l’autre côté des portes.
En quelques instants, l’église a été saccagée par un groupe d’extrémistes hindous, accusant avec violence le pasteur de conversions forcées et ordonnant aux membres de renier leur foi sous peine de mort. Celles et ceux qui ont voulu défendre le pasteur ont reçu des coups, sous les insultes des assaillants.
Pourtant, lorsque la police est enfin arrivée, ce ne sont pas les agresseurs qui ont été arrêtés, mais le pasteur, emmené sous les yeux impuissants de sa communauté. Ce matin-là, la quiétude et la paix ont laissé place à la violence et au découragement.
Prières sous surveillance
Cet événement survient après un changement de contexte législatif: en septembre 2025, l’Assemblée a en effet voté un durcissement de la loi anticonversion adoptée il y a plusieurs années mais peu mise en pratique. Elle axe de nouvelles mesures sur les conversions religieuses jugées «forcées» ou «illégales».
Les peines d’emprisonnement peuvent aller jusqu’à la perpétuité, sans possibilité de caution. Quant aux sanctions financières, elles sont désormais particulièrement élevées (jusqu’à 10 millions de roupies, soit environ 110.000€).
Sur place, les craintes se font ressentir. Cette situation n’est pas sans évoquer l’interdiction récente des églises de maison dans l’État du Chhattisgarh. Shiv Rathod (pseudonyme), partenaire local de Portes Ouvertes, explique avec tristesse: «En un an et demi, plus de 150 incidents de persécution ont été recensés au Rajasthan: arrestations arbitraires de pasteurs, fermetures d’églises de maison, menaces et agressions.»
Un contexte de violence généralisée
Depuis ce matin du 21 septembre, le calme n’est donc jamais vraiment revenu, plongeant les chrétiens locaux dans l’incertitude.
«Les chrétiens du Rajasthan vivent dans la peur d’attaques ou de violences», confie Shiv Rathod.
C’est dans ce climat qu’il continue de parcourir la région pour soutenir les communautés: «Les extrémistes hindous sont devenus plus actifs. Ils ciblent les réunions chrétiennes et accusent les pasteurs avec de fausses allégations. Ils incitent la police à arrêter les responsables d’églises et les croyants.»
Ce que la peur ne peut éteindre
À Jaipur, l’église porte les traces de cette matinée de violence. Le pasteur a depuis été libéré grâce à l’intervention de membres de l’église et d’avocats choqués par cette arrestation. En attendant la justice, la petite communauté ne perd pas espoir: rien ne peut faire taire la foi.
Malgré les risques, nos partenaires locaux ne baissent pas non plus les bras. Ils continuent d’apporter aux chrétiens sur place du soutien par la prière et par leur présence, désormais un peu plus discrète. Les programmes de préparation à la persécution ont été maintenus mais déplacés dans des endroits plus sûrs. Shiv Rathod garde espoir:
«Prions que les chrétiens du Rajasthan trouvent réconfort et force en Christ pendant cette période difficile.»
Sujets de prière
- Louons Dieu pour la fidélité et le courage des chrétiens du Rajasthan, qui continuent à se réunir malgré la peur.
- Prions pour les responsables chrétiens ainsi que pour nos partenaires qui servent au Rajasthan. Que le Seigneur les protège et les garde en ces temps troublés.
- Prions pour que la communauté chrétienne du Rajasthan, et plus largement d’Inde, puisse pratiquer librement sa foi.