Malgré son jeune âge, Alicia (pseudonyme) a déjà traversé une persécution d’une violence inattendue. 

Dans son village reculé de l’État d’Oaxaca, au Mexique, suivre Jésus au lieu des traditions locales n’est pas un choix anodin. Sa famille a été privée de services essentiels, menacée de mort et dépouillée de droits pourtant garantis par la Constitution mexicaine.

La persécution s’est abattue sur la famille d’Alicia.

Une foi solide dans un contexte religieux hostile

Bien que plus de 95% de la population mexicaine se revendique chrétienne, certaines zones rurales pratiquent une forme de religion syncrétique mêlant traditions catholiques et croyances préhispaniques. Ces communautés considèrent leurs coutumes religieuses comme indissociables de leur identité culturelle.

«Ils ne lisent même pas la Bible lorsqu’ils se réunissent», explique Flor (pseudonyme), la mère d’Alicia. Dans ces villages, les rituels ancestraux passent avant l’enseignement biblique.

«Ils nous ont tout pris»

Lorsque la famille d’Alicia et onze autres familles chrétiennes ont refusé de participer aux fêtes locales, la communauté les a rejetées. Son père et deux hommes chrétiens ont tenté d’expliquer leur position à l’assemblée du village, ce qui leur a valu d’être arrêtés. L’un des deux autres hommes a même été battu.

La situation s’est ensuite envenimée: coupure de l’électricité et de l’eau, confiscation des terres, interdiction de travailler…

Sans électricité, Alicia était obligée de faire ses devoirs à la lueur de la bougie.

«Ils ont hésité entre démolir notre maison ou y mettre le feu, raconte Alicia. Finalement, ils nous ont tout pris… Ils ont coupé l’eau et l’électricité, saisi nos terres et interdit aux enfants d’aller à l’école.» Alicia avait peur que sa famille soit tuée. Même des proches se sont retournés contre eux.

La prière et le chant, leur refuge

Face à la détresse, Alicia s’est tournée vers ce qu’elle aime le plus: chanter.

«Dans la louange, je trouvais des réponses. Les paroles résonnaient dans mon cœur», dit-elle en serrant sa guitare, qu’elle emporte partout. La musique la relie à Dieu. Elle a appris à jouer très jeune grâce à des missionnaires, et ce lien spirituel s’est transformé en une force intérieure inébranlable.

À travers la musique, la Bible et la prière, Dieu l’a rassurée:

«N’aie pas peur, Je suis là. Je suis ton Père. Je prends soin de toi. J’ai un plan pour ta vie.»
Alicia ne se sépare jamais de sa guitare.

Comprendre et pardonner

Lorsque nos partenaires locaux ont découvert la détresse dans laquelle était la famille d’Alicia, ils sont venus la rencontrer. Douze familles chrétiennes ont ainsi pu suivre notre formation de préparation à la persécution.

Pour la première fois, ces familles comprenaient ce qu’elles vivaient et comment elles pouvaient y répondre bibliquement. «Nous avons compris que Dieu était avec nous, explique Flor. On nous a aussi appris à pardonner. Petit à petit, mon cœur a guéri.» Les visites régulières de l’équipe ont été un immense réconfort: «Nous ne nous sentions plus seuls».

Avec les autres familles, la famille d’Alicia priait et chantant, parfois en pleine nuit, pour demander à Dieu une issue.

Pendant les mois les plus difficiles, Alicia a commencé à tenir un journal de prière. Elle y écrivait les dates, les noms, les actes de ceux qui leur faisaient du mal; non pour nourrir la rancœur, mais pour prier pour eux. «Je voulais qu’ils changent, qu’ils voient que ce qu’ils faisaient était mal, que Dieu leur montre qu’Il est le seul vrai Dieu», explique Alicia.

Un tournant inattendu

Puis, un jour, un miracle s’est produit: les autorités du village ont accepté de discuter. Elles ont permis aux familles chrétiennes de rester, à condition de payer une amende. 

Peu à peu, certains services essentiels ont été rétablis. Le père d’Alicia n’a pas récupéré ses terres, mais il a pu reprendre un travail chez un voisin.

Avec l’aide de Portes Ouvertes, la famille d’Alicia a commencé un petit élevage de moutons. Ce projet leur apporte une autonomie financière, restaure leur dignité et leur donne de l’espoir. «Les moutons grandissent, dit Alicia. Quand ils auront des petits, nous pourrons les vendre.»

La famille d’Alicia retrouve dignité et espoir grâce à cet élevage.

Aujourd’hui, Alicia et les autres chrétiens peuvent rester dans leur village, sans pour autant pouvoir y construire une église ou parler ouvertement de l’Évangile. Malgré tout, ils se réunissent dans les maisons, notamment à Noël, pour remercier Dieu de sa fidélité.

Alicia continue de diriger la louange chaque dimanche dans son église de maison. La musique qui l’a soutenue continue de soutenir toute la communauté. «Quand quelqu’un est triste, nous chantons pour lui rappeler que Dieu est avec nous. Quand nous sommes abattus, nous chantons pour retrouver la paix.»

Grâce à l’aide de Portes Ouvertes, Alicia et sa petite sœur ont retrouvé le sourire.