
«Aimez vos ennemis et priez pour ceux qui vous persécutent» (Matthieu 5:44). Dans le Sud-Ouest du Burkina Faso, ce commandement de Jésus prend chair au milieu des ruines.
Dans cette région, les habitants adhèrent aux religions traditionnelles locales dont les pratiques se transmettent de génération en génération. Ces religions sont centrées sur l’animisme, le culte des ancêtres et la croyance en les esprits.
En mai 2024, l’un des chefs du village du pasteur Maturin (pseudonyme) a ainsi rétabli une fête religieuse traditionnelle: la journée Kpanda, un jour chômé consacré aux esprits des ancêtres. Ce jour-là, un jeune chrétien a choisi de poursuivre son travail, par fidélité à sa foi.
Le prix à payer pour un jour de travail
Ce choix pourtant paisible a suscité la colère: le jeune homme a été violemment battu. Le chef a ensuite accusé l’ensemble de la communauté chrétienne de ne pas respecter les coutumes ancestrales.
Il a alors ordonné la fermeture de toutes les églises et exigé une amende démesurée : chaque église devait fournir 6 bœufs, 10 moutons, 10 chèvres, 50 poules et 12.000 cauris, un coquillage utilisé en Afrique et Asie comme ancienne monnaie d’échange.
Quand les chrétiens ont refusé de se soumettre à cette sanction arbitraire, le chef a incité les croyants du culte traditionnel à détruire les églises, les maisons et les réserves alimentaires des chrétiens. Les autorités ont constaté les dégâts, mais n’ont rien fait.
Aimer au lieu de haïr
Après la destruction de sa maison, le pasteur Maturin n’a pas eu d’autre choix que de chercher un nouveau lieu où vivre: «Sinon, ma famille n’aurait nulle part où dormir.»
Bien que Maturin ait perdu tous ses biens et son foyer, il ne réclame pas justice pour lui-même. Il prie plutôt pour la conversion de ceux qui l’ont attaqué: «La Bible nous encourage à prier pour nos ennemis, ceux qui nous persécutent. S’ils connaissaient le Seigneur et le sens de la vie, ils n’agiraient pas ainsi. Nous devons prier pour eux.»
Dans un tel contexte de détresse, cette attitude dépasse nos logiques humaines. La foi du pasteur Maturin demeure profondément enracinée dans l’Évangile et dans ce que Jésus attend de celles et ceux qui le suivent.
Une prière qui ne s’épuise pas
Le pasteur Maturin et sa famille ont été victimes des mêmes injustices et persécutions que subissent des millions de chrétiens en Afrique Subsaharienne. Pourtant, la communauté internationale demeure silencieuse à ce sujet.
Nos frères et sœurs africains nous demandent de prier avec eux et pour eux, et d’être attentifs à ce qu’il se passe afin d’aider l’Église persécutée à vivre sa foi avec résilience. Avec votre aide, nous voulons récolter 1 million de signatures pour faire entendre la voix de cette Église attaquée mais qui tient bon.
Comme nous le montre le pasteur Maturin, nous pouvons apprendre beaucoup des témoignages de notre famille persécutée et de la manière dont Dieu agit à travers et parmi son peuple. Fidèle au commandement de Jésus en Matthieu 5:44, Maturin conclut:
«Priez pour nos ennemis. Ils deviendront peut-être des serviteurs de Dieu.»
Sujets de prière
- Louons Dieu pour la foi du pasteur Maturin, qui s’attache à l’Évangile même dans la tourmente.
- La situation vécue par le pasteur Maturin et sa famille est actuellement examinée par les autorités locales. Prions qu’elles puissent rendre justice dans cette affaire.
- Prions que les chrétiens du Burkina Faso et du reste de l’Afrique Subsaharienne ne soient pas touchés par l’envie de se venger ou d’infliger les mêmes souffrances.