Elles n'ont pas eu de nouvelles de leurs filles depuis 5 ans. Les enfants de Yana et Hannatu font partie des 112 filles kidnappées de Chibok qui n'ont toujours pas été retrouvées. Leur souffrance est immense, mais leur foi aussi. 

Yana: «Je crois que Dieu fera un miracle»

Yana Galang avec deux de ses filles

Yana Gana est la maman de Rifkatu. Pour elle, la plaie est encore grande ouverte. Mais loin d’être découragée, elle affirme:

    «Même après 10 ans, je ne perdrai jamais espoir parce qu'elle a été kidnappée vivante.»

    Lors d'une de nos visites, elle raconte que Rifkatu est très appréciée, tant à la maison que dans le village. Chrétienne, elle aime se retrouver dans les moments de prière. Sa petite sœur est traumatisée car elle est très proche de Rifkatu. Malgré sa peine, Yana Gana peut dire:

    «Je crois que Dieu fera un miracle et que les filles seront libérées. Parce que cette bataille n'est pas contre la chair. seul Dieu peut la combattre. Lui seul peut faire un chemin.»

    Hannatu: «J'ai l'espoir que Dieu la ramènera»

    Hannatu Dauda a perdu sa fille, Saratu. Mais elle aussi garde espoir tant qu’elle la sait en vie. Elle est reconnaissante envers tous les chrétiens qui, de par le monde, la soutiennent dans la prière.

    «J'ai l'espoir que, si elle est vivante, Dieu me la ramènera. Si Dieu le veut, un jour mes larmes seront essuyées.»

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    L'aide s'organise autour des rescapées

    Ces mères reçoivent régulièrement les visites des équipes de Portes Ouvertes, qui subviennent à leurs besoins en urgence avec de la nourriture et des médicaments. Les familles et les filles sont traitées au sujet de leurs traumatismes. L’aide est aussi spirituelle grâce à la prière.

    Certaines des filles de Chibok libérées sont actuellement dans une université privée américaine à Yola, dans l'État d'Adamawa, où elles tentent de rattraper leur retard dans leurs études et de se remettre doucement de leurs blessures visibles et invisibles. Par sécurité, elles ne se rendent à Chibok, à quatre heures de route seulement, deux fois par an, pour voir leurs familles.

    «Elles ont vu l'enfer»

    Le traumatisme des filles est grand, et difficile à surmonter par elles-mêmes. Elles bénéficient de la présence de toute une équipe de soins : un principal attitré, un psychologue et un pasteur dévoués. «Elles ont vu l'enfer ensemble», dit leur psychologue qui ajoute:

    «Elles racontent ce qu’elles ont subi: la famine, l'esclavage, les viols, les coups de fouet et les blessures de guerre... Elles ont vu des gens, des enfants, mourir.»

    230 kidnappées en une seule nuit

    Dans la nuit du 14 avril 2014, 230 filles du village de Chibok, dans l’État de Borno au Nord Nigéria, se faisaient kidnapper. La plupart sont des lycéennes de confession chrétienne. Les filles ont été enlevées à l'arrière de camions et leur école a été incendiée.

    Dates des libérations

    • Le 14 avril 2014, 57 filles ont réussi à s’échapper durant le kidnapping
    • Le 18 mai 2016, des soldats nigérians ont découvert Amina Ali Darsha Nkeki (19 ans) près de Damboa, au Sud de Maiduguri, avec un bébé de quatre mois et son «mari» dans la forêt de Sambisa.
    • Le 5 novembre 2016, des soldats ont retrouvé Mary Ali Maiyanga qui s'était échappée avec un bébé de dix mois à Pulka, Gwoza.
    • Le 13 octobre 2016, Boko Haram a libéré 21 filles.
    • Le 6 mai 2017, 82 autres filles ont été libérées.
    • Le 5 janvier 2018, une autre fille a été sauvée.